Plus les femmes sont impliquées dans un secteur d’activité, mieux il se porte. Il en est ainsi de la cybersécurité qui est le pilier 7 de la stratégie nationale de développement du numérique de la Côte d’Ivoire. Ainsi dit, « accompagner les femmes vers les métiers de la cybersécurité est un levier de performance et de résilience pour notre pays », a soutenu Olivier Avoa, lors du Women Empowerment in Cybersecurity (WEC), le 11 mars 2025, à Orange Digital Center à Abidjan, Plateau.
Par conséquent, il apparait utile de renforcer les capacités des femmes pour faire face aux cybermenaces de plus en plus sophistiquées. D’ailleurs, plusieurs initiatives de formation des femmes sont menées dans le cadre de cette mission essentielle de construction d’un écosystème numérique sécurisé, innovant et prospère. On n’en citera que 3 : le WEC, le programme de formation digitale des Institutions de formation et d’éducation féminines, et l’Ecole supérieure africaine des technologies de l’information et de la communication (ESATIC).
1 – Women Empowerment in Cybersecurity (WEC) : former 100 femmes en cybersécurité en 2025
Le Women Empowerment in Cybersecurity (WEC), c’est d’abord un forum de promotion de la participation des femmes dans le domaine de la cybersécurité en Côte d’Ivoire et à l’international. Mais, c’est aussi un outil de renforcement des compétences des participantes à travers des formations sur certains métiers de la cybersécurité. Il s’agit de permettre aux femmes novices de découvrir le secteur de la cybersécurité pour ensuite créer des opportunités d’insertion professionnelle dans ce secteur.
« Au WEC, les femmes intéressées par la cybersécurité peuvent se former, tisser des liens et s’inspirer des pionnières qui ont ouvert la voie. Notre objectif, c’est de former 100 femmes en 2025, et doubler ce nombre d’année en année. L’Etat, le secteur privé et la société civile doivent travailler ensemble pour créer un écosystème favorable aux femmes dans la cybersécurité, à travers la formation, le mentorat, l’accès aux opportunités et la sensibilisation », a expliqué Laicana Coulibaly, promoteur du WEC.
2 – Programme numérique des IFEF : 10 000 femmes formées
Le ministère de la Femme, Famille et Enfant de Côte d’Ivoire, par la voix de son conseiller technique Ouassolou Gnékpa, affirme son engagement et celui du gouvernement à soutenir l’autonomisation des femmes dans tous les secteurs, y compris la cybersécurité. « Nous travaillons en étroite collaboration avec les acteurs du secteur privé, les institutions étatiques et les organisations internationales afin de créer un écosystème favorable à l’épanouissement des femmes dans les métiers de la technologie », dit-il. Cet engagement a une traduction dans les faits. Ouassolou Gnékpa en donne les détails.
« Depuis 2016, grâce à un partenariat avec la Fondation Orange Côte d’Ivoire, notre département ministériel a formé plus de 7000 femmes dans 24 maisons digitales installées dans 24 Institution de formation et d’éducation féminine (IFEF) à travers le Programme éducation numérique. De plus, dans le cadre de la réforme des IFEF, de nouveaux modules sur les TIC ont été introduites pour répondre aux exigences d’un monde où l’emploi devient de plus en plus digitalisé. Ainsi, depuis 2024, un partenariat avec deux acteurs de la transformation numérique et de la cybersécurité nous permet de former 3000 jeunes filles et femmes passionnées par le numérique », a-t-il précisé, ce 11 mars 2025, à Orange Digital Center.
3 – Les meilleurs étudiants de l’ESATIC sont des jeunes filles
Au ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation, on estime que le numérique est un levier important pour la croissance économique et pour la compétitivité de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale. Toutefois, la transformation numérique ne peut s’accomplir sans l’intégration de toutes les compétences, singulièrement celle des femmes. « Dans un secteur où les défis sont immenses et l’innovation constante, nous ne pouvons nous priver de la richesse de la diversité et des talents féminins », prévient Olivier Avoa, directeur général de la Transformation numérique et de la Digitalisation.
Dans cette perspective, l’école de référence de référence de l’Etat dans les TIC accueille chaque année des jeunes filles aux têtes bien faites. Et celles-ci n’y sont pas ridicules. Bien au contraire. Des chiffres l’attestent. « Chaque année, les meilleures étudiants de l’ESATIC sont des jeunes filles. Pourtant, à l’inscription, il n’y a que 20-25% des jeunes filles, mais à la sortie elles sont les meilleures », s’est félicité Olivier Avoa, à l’ouverture du WEC 2025. « Ce qui signifie, pour nous, que quand les femmes occupent des secteurs, ceux-ci se portent mieux », a-t-il ajouté.
« Nous comptons sur les femmes dans le numérique »
« Je voudrais donc vous encourager à embrasser ce secteur. Nous comptons sur vous, en tout cas, le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation en fait un point d’honneur. Il serait très heureux de voir que de plus en plus de jeunes filles s’intéressent au numérique. Donc, Allez évangéliser et ramenez-nous des jeunes filles et des femmes, des compétences féminines, dans le secteur du numérique ». Un appel qui n’est pas certainement pas tombé dans des oreilles de sourdes, à Orange Digital Center.
K. Bruno