La Côte d’Ivoire est soucieuse de la production de données de qualité, de leur hébergement sur son territoire et de leur protection dans une démarche de souveraineté numérique. C’est ainsi qu’elle multiplie la construction de datacenters. Plusieurs entreprises privées ont commencé, mais l’Etat n’est pas en reste. Le gouvernement suit le rythme.
1 – Le datacenter national
Le datacenter national est en chantier. La pose de la première pierre de l’édifice a eu lieu le 14 décembre 2023 à Marcory-Anoumanbo sur le site de l’Agence ivoirienne de gestion des fréquences radioélectriques (AIGF). Au cours de cette cérémonie, le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté en a donné les caractéristiques. C’est une infrastructure de 26 milliards FCFA, bâtie sur 20.000 m², d’un niveau de certification Tier 3, et dotée d’une capacité de 2.200 térabits. Le datacenter national embarquera 2 X 400 racks et une puissance énergétique d’un mégawatt. Lorsqu’il entrera en production, il contribuera, selon le ministre, à atteindre l’objectif gouvernemental de doubler le PIB de l’économie numérique qui passerait de 3 à 6% d’ici à 2025.
2 – Le Datacenter de Raxio Group
Le groupe Raxio tient un datacenter avec une norme de niveau 3 d’une valeur de près de 20 milliards de FCFA. Il est basé au VITIB (Village des technologies de l’information et de la biotechnologie), à Grand-Bassam. Ce centre de données, dénommé Raxio Côte d’Ivoire (CIV1), annoncé en 2021, a finalement été inauguré le 24 septembre 2024. Moins grand que le datacenter national de l’Etat, Raxio Côte d’Ivoire n’occupe pas moins une superficie de 12 000 m², dont 2 000 m² de salle d’hébergement. Il peut accueillir jusqu’à 400 racks, avec une capacité totale de 3 mégawatts de puissance informatique, soit 2 à 21 kilowatts par rack. Le site offre un environnement à la fois maintenable et redondant, avec sept niveaux de sécurité physique.
3 – Le Datacenter MainOne en Côte d’Ivoire
En 2019, c a ouvert son premier datacenter en Côte d’Ivoire. Cette entreprise, filiale du groupe Equinix, a aussi révolutionné, à l’époque, l’écosystème technologique ivoirien avec l’installation de son câble sous-marin. Le 9 novembre 2023, elle a inauguré son deuxième datacenter. Située au VITIB, cette infrastructure est construite selon les normes internationales Tier 3 et a coûté 3 milliards de FCFA. Elle intègre, par ailleurs, des améliorations progressives pour satisfaire les besoins émergents. Touré Namahoua Bamba, directrice générale de l’ARTCI, avait déclaré, à son inauguration, que ce datacenter permettra d’héberger les données des entreprises privées et de l’administration publique. L’objectif étant de répondre aux demandes croissantes de services numériques, de connectivité et de stockage de données en Côte d’Ivoire.
4 – Le Datacenter d’Orange Côte d’Ivoire
L’opérateur de téléphonie mobile, Orange Côte d’Ivoire, a un centre de données certifié GOS (Groupement Orange Services). Il a été construit en 2016, à Grand Bassam, en Côte d’Ivoire. Il est installé sur un site de 16 600 m² et offre 1,3 MW de capacité informatique. Il héberge les services de support des équipements informatiques et de télécommunication pour les 18 filiales africaines et moyen-orientales de la société d’origine française. Orange Côte d’Ivoire a récemment décidé de faire fonctionner son centre de données avec de l’énergie solaire, pour réduire son empreinte carbone.
5 – Le Datatcenter de MTN Côte d’Ivoire
Le 5 juin 2014, MTN a inauguré son premier datacenter en Côte d’Ivoire. Il est situé à la zone industrielle de Yopougon, à Abidjan. Il est moins grand que les précédents, avec une superficie de 2000 m². Ce centre de données a coûté 1 milliard de FCFA. L’objectif des dirigeants de cette entreprise de téléphonie mobile d’origine sud-africaine est de répondre à la demande croissante de transmission de données. À noter que le 16 décembre 2011, MTN a offert un datacenter au VITIB, d’une valeur de 275 millions de francs CFA.
James Kadié