Les appels au boycott ciblant principalement Orange Côte d’Ivoire ont connu succès. La valeur en bourse de l’action du groupe français enregistre des baisses ces dernières semaines. Les Ivoiriens crient victoire…
La Bourse régionale des valeurs mobilières a clôturé sa séance de jeudi 13 avril 2023 en baisse. L’Indice BRVM Composite a reculé de 0,57% à 198,99 points. Dans la même tendance, les indices BRVM 30 (-60% à 99,52 points) et BRVM Prestige (-0,17% à 103,44 points) ont également enregistré un repli.
Orange Côte d’Ivoire perd 1,08% en bourse
Cette baisse du marché actions s’explique, d’abord, par une prédominance des baisses dans la balance des variations (21 baisses contre 8 hausses). Ensuite, et ce n’est pas anodin, par les contreperformance d’Orange CI (-1,08% à 9200FCFA) et Sonatel (-0,57% à 15710FCFA). C’est la 3ème régression d’affilé du cours de l’action Orange CI en moins de deux semaines. Elle coïncide avec le boycott des consommateurs relativement au coût de la data mobile.
En effet, Orange CI est vilipendée sur les réseaux sociaux depuis que les opérateurs de téléphonie mobile ont, unanimement, décidé de baisser les volumes des données internet sans baisser les prix. Dans cette affaire qui concerne l’ensemble des opérateurs exerçant sur le marché ivoirien, Orange CI est la principale cible des internautes. En toile de fond, une détestation de la France accusée de « néocolonialisme avec ses compagnies internationales ».
Orange CI, victime du boycott ?
Une situation qui n’est pas nature à renforcer la confiance des investisseurs. Selon Jean Christian Konan, analyste économique, « lorsque, après la giga fronde observée ces derniers jours, une entreprise comme Orange Côte d’Ivoire n’a toujours pas publié le moindre communiqué, c’est la démonstration qu’ils n’ont pas compris que nous sommes dans une autre époque ».
Pour lui, les grands groupes ont deux faiblesses : le chiffre d’affaires et la réputation de leurs marques. Sans compter l’embarras du gouvernement qui a, lui, un agenda politique et social à respecter en accord avec les bailleurs de fonds dont la Banque Mondiale, qui accompagne l’ARTCI. Pour tout dire, Orange CI est victime des appels au boycott lancés par des internautes.
Punir Orange CI, pourtant…
Les Ivoiriens sont déterminés à lui infliger une punition. Ils reprochent à la multinationale de faire trop de bénéfices. Ils se réjouissent donc de la baisse de sa valeur en bourse. Des analystes économiques et quelques députés crient victoire après ce qu’ils qualifient de « succès » de leurs appels au boycott.
Pourtant, Orange Côte d’Ivoire fait des investissements dans les télécoms, paie ses impôts à l’Etat de Côte d’Ivoire, emploient des milliers d’Ivoiriens, etc. Sauf que « dans l’art de faire du mal à autrui, l’imagination de l’homme ne connaît pas de limites ». Et beaucoup de gens se consolent du malheur d’Orange par la joie de l’avoir provoqué…
K. Bruno