Les plateformes numériques se placent dans le sillage des différents camps politiques qui se préparent au pugilat électoral. Personne ne veut monnayer sa crédibilité ni prendre des coups de travers. Sinon, le revers serait total, fatal.
En 2016, les réseaux sociaux sont désignés responsables de la plupart des dérives postélectorales aux États-Unis. Violences verbales et physiques, ingérence étrangère, attaque du Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans du président sortant, Donald Trump, qui crie à la fraude massive des Démocrates, brandissant des preuves inaudibles…
Réseaux sociaux responsables de crises postélectorales ?
Les Américains étaient au bord de la guerre civile. Une tension alimentée en grande partie par les réseaux sociaux. Chat échaudé craint l’eau froide. Pour les élections présidentielles prochaines de novembre 2024, Facebook, Twitter, Tik tok, Snapchat et Reddit envisagent des mesures de sécurité pour se prémunir de toute funeste accusation.
Ils multiplient les garde-fous pour éviter que leurs plateformes ne deviennent des vecteurs de désinformation et d’incitation à la violence, lors de l’élection aux États-Unis, et même après. Très critiquées par le passé, ces plateformes ne peuvent pas se permettre un nouveau raté. Facebook et Twitter ont prévu, dès mardi soir, d’interdire à leurs utilisateurs de crier victoire avant que les résultats ne soient vérifiés et validés par plusieurs médias de confiance.
Partenariats avec des sites de vérification d’informations
Partenariats avec des sites de vérification d’informations, mise en place d’options permettant aux utilisateurs de signaler des fausses informations sur les résultats des élections en cours, mesure de surveillance d’activités de pirates informatiques et suppressions systématiques de messages subversifs ou d’incitation à la violence, etc. Autant de mesures qui risquent de ne pas suffire.
Twitter, par exemple, a prévu d’ajouter un avertissement sur les messages qui feraient circuler des faux résultats pour signifier que le décompte des voix n’est pas achevé. Les principaux réseaux sociaux espèrent que répéter que le dépouillement prend du temps. Cela leur évitera d’avoir à censurer les messages de responsables politiques qui feraient circuler, volontairement ou involontairement, des informations erronées.
Les réseaux sociaux n’ont aucune envie d’être de nouveau accusés d’avoir pris le parti de l’un ou l’autre candidat. En Amérique comme en Afrique et partout dans le monde, les élections se jouent désormais dans le virtuel avant la réalité. De quoi effrayer les politiciens…
K. Bruno