Les réseaux sociaux sont des plateformes où les informations, bonnes ou mauvaises, se propagent à une vitesse fulgurante. Et quand des fausses accusations contre des personnes fusent, la diffamation se diffuse…
Un post sur Facebook peut être partagé des milliers de fois en quelques minutes, atteignant ainsi un large public. Malheureusement, cette viralité peut également être utilisée pour répandre des fake-news diffamatoires. C’est le cas de l’affaire Diamond-Botchi à Abidjan.
Les faits dans l’affaire du VTC Yango entre Diamond et Botchi
Le samedi 2 décembre, à Angré, une jeune fille du nom de Diamond commande un VTC Yango. Lors du trajet, une dispute éclate entre le chauffeur qui répond au nom de Sylvestre Botchi et elle. A sa descente du véhicule, la jeune fille insulte le chauffeur. Celui-ci garde son sang-froid. Entretemps, le client de la future course du chauffeur de VTC, présent sur les lieux, parvient à calmer la jeune fille. Du moins, c’est ce qu’on croyait.
Mais, quelques minutes plus tard, Sylvestre Botchi reçoit un appel de la sœur de sa cliente bagarreuse. Elle aussi se met à l’insulter. Elle l’accuse d’avoir menacé sa sœur avec un couteau. Il s’en défend, mais ce n’est pas suffisant pour calmer la jeune fille et sa sœur qui lui raccrochent au nez avant de rappeler encore une fois, dans les minutes qui suivent. Cette fois, c’est le client ayant assisté à la scène qui décroche. Il explique à la sœur de la cliente bagarreuse que le chauffeur n’a pas menacé sa sœur avec une quelconque arme blanche.
La diffamation sur les réseaux sociaux
Alors qu’on croyait l’incident clos, au milieu de la nuit, les proches du chauffeur de VTC Yango l’appellent et lui envoient des captures d’images de lui circulant dans des groupes Facebook et WhatsApp. Il est présenté comme agresseur. C’est que la jeune fille bagarreuse a fait un post sur ses réseaux avec l’image de Sylvestre le présentant comme un individu dangereux, un agresseur de clients VTC. Ce dernier fait alors un direct sur sa page le lendemain. Dans le film, il s’explique, il dit être juriste de formation, et propriétaire d’un cabinet de formation.
Sur conseils de ses proches, il décide de porter plainte contre la jeune fille afin de laver sa réputation souillée. Ayant suivi le direct et vu les risques qu’elle encourt, la cliente bagarreuse se précipite pour supprimer son post. Elle en fait un autre pour cette fois s’excuser. De quoi révolter les internautes. Selon eux, cette jeune fille insolente croyait avoir affaire à un analphabète et un misérable qu’elle méprise.
Ils encouragent Botchi à aller au bout de la procédure non seulement pour son honneur mais aussi pour donner une leçon de vie à « cette insolente ».
Le parquet est donc saisi. Quant à Mlle Diamond, elle a supprimé son compte Facebook.
La responsabilité sur les usages des réseaux sociaux
En Côte d’Ivoire, il existe des lois sanctionnant la mauvaise utilisation des réseaux sociaux. Par exemple, diffuser de fausses informations, diffamer ou harceler quelqu’un en ligne est une infraction. Selon le Code pénal en son article 152, ces actes peuvent être punis par des amendes et des peines d’emprisonnement.
Il est essentiel de prendre conscience de l’effet dévastateur des fausses accusations sur les réseaux sociaux. Faire preuve de responsabilité en ligne, vérifier les informations avant de les partager et promouvoir une culture de l’authenticité et de la véracité sur les réseaux sociaux, n’est pas superflu.
En agissant de manière responsable, nous pouvons contribuer à réduire les conséquences néfastes de la diffusion de fausses accusations.
Aida Soro