Après avoir suivi une formation en numérique, 87 jeunes femmes ( 41 girls stem academy et 46 young women digital program) ont reçu récemment leurs certificats. Dans cet entretien qu’elle a nous a accordé, Fognon Maimouna Koné, directrice exécutive de DynExcAfrica, structure qui a assuré l’encadrement des bénéficiaires parle de ce programme et de sa vision pour la femme dans le numérique en Côte d’Ivoire…
C’est quoi DynexAfrica ?
DynexAfrica est une Ong panafricaine qui travaille, depuis 6 ans, à la promotion des STEM (Science, technology, engeneering and mathematics) auprès des jeunes filles en Côte d’Ivoire, à travers des activités de sensibilisation, de mentoring et de bourses. Auprès 6 ans d’existence, nous avons sensibilisé près de 10 000 filles dont 500 en Côte d’Ivoire. A travers notre action, nous avons initié le premier championnat de robotique en Côte d’Ivoire parce que nous ambitionnons de faire de la Côte d’Ivoire un hub de technologies numériques. Tout ce qui concerne, la robotique, l’Intelligence artificielle (IA) et surtout faire de la côte d’Ivoire un modèle d’inclusion des jeunes femmes dans les filières scientifiques.
Quel sens vous donnez à cette cérémonie de graduation que vous organisez chaque année ?
Chaque année lorsque nous organisions cette cérémonie, on se dit, enfin on y est arrivé, on a commencé une année, on s’est donné des objectifs, on les atteint, parce que pour arriver à cette cérémonie, il faille que les filles acceptent d’être dans le programme, qu’elles aient réalisé des projets, qu’elles soient satisfaites afin que nius ayons atteint nos objectifs. C’est donc avec beaucoup de joie que nous accueillons cette cérémonie, beaucoup d’entrain aussi parce que c’est le moment aussi que nos partenaires découvrent ce que nous réalisons.
C’est en ce moment là aussi que tout le monde se dit, on a bien fait d’accompagner cette organisation. En ce moment aussi, nous on se dit, on est content de l’impact qu’on a. c’est aussi le moment où les filles se disent j’ai cru en moi, je l’ai fait, je peux le faire. Les parents aussi aussi découvrent ce que leurs enfants partaient faire chaque mercredi. Donc, c’est vraiment beaucoup de d’émotions et de sentiments de fierté qui nous animent quand on fait cette journée.
Quels sont les critères pour participer à vos programmes ?
D’abord il faut être une fille, il faut être issue d’un quartier populaire où en tout cas la zone rurale. Il faut avoir un bon rendement à l’école parce qu’il ne s’agît pas seulement d’avoir la moyenne en classe mais d’avoir de l’intérêt pour l’école parce que nous sommes dans une dynamique où on veut faire des jeunes filles qui ont la chance d’aller à l’école des modèles pour ne plus avoir à aller convaincre un parent à mettre sa fille à l’école parce qu’on aura tous vu, en tout cas, l’intérêt quand on accepte d’aller à l’école, quand on fait des études. Donc, c’est très important pour nous d’avoir quelqu’un d’assidu à l’école.
Comment vous arrivez à concilier la formation et l’école pour emmener les jeunes filles à s’intéresser à vos programmes ?
C’est surtout ça qu’on souhaitait créer, c’est-à-dire un pont entre notre formation et l’école, donc on a mis en place un programme qui permet aux filles de venir au programme que quand elles n’ont pas cours, c’est-à-dire les mercredis après-midi et les samedis matin. Et le fait de pouvoir allier l’école à la formation leur permet d’avoir des bourses.
La bourse est conditionnée par le rendement scolaire et l’effort au niveau de l’organisation. Donc c’e sont ces deux éléments qu’on regarde et ce qui se passe est que ce qu’il apprenne en théorie, en pratique, c’est ce qui se passe au laboratoire, les deux se rejoignent et cela leur permet d’atteindre leur plein potentiel et d’aller au-delà de leur capacité habituelle.
On entend souvent qu’il y a très peu de femmes dans le numérique, c’est aussi votre avis ?
C’est vrai qu’il encore très peu de femmes dans le numérique mais cela peut s’apprécier suivant le domaine où on se trouve. Une chose est sure, on a encore du travail pour encourager les jeunes filles à s’intéresser au numériques. Avec l’expérience qu’on a, on s’est rendu compte que tout le monde a des aptitudes pour faire quelque chose, mais ça dépend d’où on se trouve, avec qui on marche et dans quel cadre on évolue.
Ce sont ces différents cadres qui vont permettre à notre talent d’éclore ou bien de mourir, donc je pense que c’est ça qui est important. Et pour avoir voyagé, je pense que quoiqu’on dise, on a une longueur d’avance car les pays dits développés c’est maintenant qu’ils créent des programmes spécifiques pour les femmes et voir que nous on le fait depuis un moment, on se dit, on tient le bon bout parce que c’est ce qui va permettre aux jeunes femmes de s’intéresser à ces filières et de compter parmi ceux qui font le monde et particulièrement la Côte d’Ivoire.
D’où est venu votre amour pour le numérique ?
Je vais peut-être vous étonner mais je n’ai pas étudié les TIC à l’école, j’ai fait le droit mais je me suis intéressée au numérique, depuis quelques années parce que j’ai remarqué qu’il a quelque chose à faire à ce niveau. Et il y a deux ans, j’ai été fait par le ministre de la Transition numérique, ambassadrice de l’innovation parce qu’il a apprécié nos programmes et l’engagement qu’on a.
Qu’elle est aujourd’hui votre rêve pour la jeune fille dans le numérique, en temps qu’ambassadrice in tech ?
Qu’elle puisse s’épanouir, qu’elle puisse découvrir son plein potentiel, rêver grand, que ces filles mettent le travail au centre ce qu’elles font, surfer sur les opportunités, aller au-delà de ce qui est possible et surtout emmener notre pays à se positionner dans le domaine de la technologie.
Quelles sont vos perspectives après une telle cérémonie ?
On veut pouvoir étendre le programme à l’échelle national, installer des centres de proximité, pour impacter le maximum de jeunes filles en Côte d’Ivoire afin de permettre à la Côte de se positionner avec des talents qui vont faire sa fierté sur la scène internationale. C’est pourquoi, nous demandons au gouvernement de nous soutenir, aujourd’hui nous fonctionnons sur fonds propres, avec l’appui des partenaires à partir des projets dont la durée est limitée.
Entretien réalisé par Eugène YAO