Il y a du mouvement dans l’assurtech en Côte d’Ivoire. Récemment, en juillet 2024, l’annonce d’un partenariat stratégique entre le groupe panafricain AXIAN et la start-up ivoirienne WiASSUR a relancé l’assurance numérique. Cet accord, qui s’est fait loin des projecteurs, place AXIAN au rang de deuxième actionnaire de la start-up. C’est un pas décisif dans la transformation digitale du secteur des assurances en Côte d’Ivoire.
À travers cette initiative, AXIAN réaffirme son ambition de moderniser les infrastructures économiques africaines, tout en intégrant les populations encore largement exclues du système financier formel.
Objectif du partenariat : la transformation digitale du secteur des assurances
La pénétration des services financiers demeure un défi en Afrique subsaharienne, en raison de leurs opacités. Mais WiASSUR et son nouveau partenaire entendent bouleverser les codes traditionnels de l’assurance, un domaine historiquement lent à s’adapter aux innovations technologiques. En devenant actionnaire de WiASSUR, AXIAN s’engage à prendre le train de la transition numérique qui permettra à plusieurs personnes de bénéficier de services d’assurance accessibles, abordables et transparents.
Une startup pas comme les autres dans l’assurtech ivoirienne
WiASSUR s’est imposée comme le porte-drapeau de l’assurtech ivoirienne, un terme encore récent qui désigne l’application des technologies numériques aux services d’assurance. Son modèle repose sur une plateforme entièrement dématérialisée, qui propose à ses utilisateurs la possibilité de souscrire à des produits d’assurance de manière rapide et intuitive, sans la lourdeur administrative qui caractérise souvent le secteur. Cette approche vise en priorité les populations sous-assurées, c’est-à-dire les segments de la population qui, en raison d’un manque d’information ou d’un accès limité aux services traditionnels, ne sont pas couverts par des polices d’assurance.
Inclusion financière : un impératif pour la Côte d’Ivoire
Le partenariat entre AXIAN et WiASSUR tombe à pic avec une dynamique plus large, celle de l’inclusion financière en Afrique. Selon des données de la Banque mondiale (2023), moins de 20 % de la population africaine bénéficie d’une couverture d’assurance, et ce chiffre tombe à moins de 10 % pour les zones rurales. L’accessibilité est alors un enjeu important. Cela dit, la simplification de l’accès aux services financiers, par le biais des solutions numériques, peut jouer un rôle capital dans le développement économique du pays. Les produits proposés par WiASSUR permettent à ses clients de protéger leurs biens, leurs récoltes, ou encore leur santé, à des coûts réduits.
De son côté, AXIAN, avec son expertise dans les secteurs de la télécommunication, de l’énergie et des services financiers, voit en WiASSUR le partenaire propice pour impulser cette transformation. L’objectif est clair : rendre l’assurance accessible au plus grand nombre en exploitant les infrastructures numériques existantes, comme les télécommunications, domaine dans lequel AXIAN excelle.
Une approche disruptive : l’assurtech au service des consommateurs
Le modèle proposé par WiASSUR repose sur trois piliers essentiels : *rapidité, **transparence* et *accessibilité*. La souscription en ligne permet de contourner les processus traditionnels, longs et parfois opaques qui ont, pendant longtemps, découragé bon nombre de consommateurs. Ici, tout se fait en quelques clics : de la comparaison des offres à la souscription, en passant par la gestion des polices d’assurance. De plus, grâce à la transparence totale des conditions contractuelles affichées sur la plateforme, l’utilisateur dispose de toutes les informations nécessaires pour prendre une décision éclairée, un point crucial dans un secteur souvent accusé de manque de clarté. Ce modèle d’assurance dématérialisé présente également l’avantage de réduire les coûts opérationnels, ce qui permet de proposer des offres à des prix plus compétitifs que les assureurs traditionnels.
WiASSUR n’est pas la seule à miser sur cette approche. Des start-ups similaires, comme Bima au Ghana ou Jamii en Tanzanie, développent aussi des solutions innovantes pour répondre aux besoins des consommateurs. Ce modèle d’assurance dématérialisée pourrait bien inspirer d’autres start-ups et investisseurs en Côte d’Ivoire, vu qu’il est prometteur.
James Kadié