La présentation du Rapport de la Banque Mondiale sur la situation économique de la Côte d’Ivoire, a eu lieu, le mercredi 1er juin, à l’Hôtel Ivoire, avec un focus sur la digitalisation des services. Cette importante réunion était présidée par le Ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly.
En marge de cette présentation, un panel à été organisé avec pour participants le Ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, Amadou Coulibaly, le DG de Orange Bank Africa, Jean-Louis Menann-Kouamé, et la DG de IHS, Fatim Cissé.
Interpellé par la société civile sur les frais de transaction élevés d’Orange Money, pendant 10 ans, le directeur d’Orange Bank Africa a défendu le groupe auquel il appartient. Comparé aux procédures de transfert d’argent dans les années 80, 90 et 2000, le service mobile money, apparu en 2010, était révolution. « Grâce à Orange Money, les Ivoiriens pouvaient transférer de l’argent à leurs proches simplement à partir de leurs téléphones ».
« Pendant 10 ans, Orange nous a volés… »
La réplique de Jean-Louis Menann-Kouamé, directeur d’Orange Bank, à Rachel Gogoua, membre de la société civile, sonnait comme une ligne de défense à une accusation diffuse dans l’opinion publique.
« Pendant 10 ans Orange Money et les autres opérateurs traditionnels du transfert d’argent nous ont volés avec des frais de transfert et de retrait d’argent élevés. Comme Wave est arrivé et a cassé les prix, ils sont obligés d’en faire de même. Or donc, ils pouvaient pratiquer 1%, et puis, ils nous ont fait payer aussi cher pendant toutes ces années ! », entendait-on dire à l’arrivée du concurrent Wave et ses coûts bas sur les transactions.
« Grâce à Orange Money, on ne se déplaçait plus à la gare routière…»
Sauf que pour Jean-Louis Menann-Kouamé, pour juger un fait historique, il faut se situer dans ce contexte historique. « Avant 2010, pour envoyer de l’argent à un proche, il fallait quitter sa maison, prendre un véhicule, se rendre à la gare routière, avec tous les risques de perdre l’argent, payer la commission sur le montant envoyé. Le destinataire devait attendre un ou deux jours avant de disposer de l’argent », a-t-il rappelé.
Avec calme, dans une salle attentive, il a poursuivi : « Nous sommes arrivés, nous avons fait des investissements importants, des dizaines de milliards pour déployer une technologie qui permettait aux Ivoiriens d’envoyer de l’argent à leurs proches, en toute sécurité, sans se déplacer, moyennant quelques centaines ou petits milliers de francs, à partir de leurs téléphones. Mais, cet argent que nous avons investi, il nous fallait l’amortir sur le temps. Et c’est ce que nous avons fait ».
Le système USSD avant le QR Code
« Aujourd’hui, on est bien content de faire les transactions à partir d’un QR Code parce que la technologie évolue et un concurrent est arrivé sur le marché, et c’est une bonne chose, mais à l’époque, ça n’existait pas. On le faisait et on continue de le faire à partir du système USSD. Donc, c’est très facile d’accuser, mais cette accusation est contestable ! », a répondu le directeur d’Orange Bank.
Le consommateur étant le seul juge, il appréciera. Tout compte fait, la combinaison de la concurrence à l’évolution de la technologie, a un avantage comparatif. Et le consommateur se frotte les mains, en attendant que dans les années à venir, les frais de transaction baissent à nouveau.
K. Bruno