L’actualité digitale en Côte d’Ivoire n’a pas chômé dans la semaine du 22 au 28 septembre 2025. Interopérabilité, digitalisation du secteur minier, financement de la transformation numérique, menaces du procureur de la République sur les producteurs de contenus sur les réseaux sociaux, tout y passe. Nous sélectionnons pour vous le Top 5, plus deux bonus.
Côte d’Ivoire : L’interopérabilité des données dans l’administration publique en marche

Le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, a procédé, le jeudi 25 septembre 2025, à Abidjan, Postel 2000, Plateau, au lancement officiel du projet de plateforme d’interopérabilité des données dans l’administration publique de Côte d’Ivoire. A terme, les différents systèmes d’information de l’administration pourront communiquer entre eux. Toute chose qui devrait favoriser les échanges en temps réel des données de manière sécurisée et transparente.
L’interopérabilité permettra alors de simplifier les procédures administratives, d’améliorer la qualité des services publics, de renforcer la transparence et surtout de faciliter l’accès des citoyens et des entreprises aux prestations de l’État. Techniquement, l’interopérabilité est conçu pour mettre fin au fonctionnement en silo des administrations publiques par la mutualisation de leurs ressources numériques éparpillées notamment les data centers, afin d’optimiser les investissements publics et améliorer leur efficacité. D’où l’appel du ministre Kalil Konaté aux directeurs des systèmes d’information (DSI) afin de capitaliser sur cette plateforme pour faciliter l’offre des services publics aux usagers finaux.
Douze administrations ont été retenues pour la première phase du projet. Il s’agit du ministère de la Fonction publique, de la Direction générale des impôts, de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), de la Caisse générale de retraite des agents de l’État (CGRAE), du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), de l’Office national de l’état civil et de l’identification (ONECI), et du Tribunal de commerce d’Abidjan.
Côte d’Ivoire : E-cadastre minier pour la gestion numérique des ressources minières

E-cadastre minier Côte d’Ivoire est le portail numérique que le gouvernement a développé et mis en service le 22 septembre 2025, au cours d’une cérémonie solennelle. Ce portail numérise l’intégralité de la chaîne de traitement des titres miniers : dépôt des demandes, instruction, délivrance, suivi et archivage. Il est conçu pour dématérialiser la gestion des demandes de permis et autorisations minières, accélérer les procédures de conformité aux standards internationaux (notamment ITIE) et lutter contre l’orpaillage clandestin. Enfin, il repose sur Landfolio, intégrée à une infrastructure cloud sécurisée. 200 agents de l’administration minière de Côte d’Ivoire ont été formés pour assurer son exploitation.
« Le portail e-cadastre minier est un tournant qualitatif et décisif dans le développement de notre secteur minier », a déclaré le Premier ministre Robert Beugré Mambé. « Il est à la disposition des acteurs de la filière minière et de tous les investisseurs futurs parmi lesquels nous compterons sûrement de nombreux nationaux », a ajouté le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Coulibaly Sangafowa. La contribution du secteur minier au PIB est passée de moins de 1 % avant 2014 à près de 4 % en 2024. L’objectif du gouvernement est d’atteindre 6 % à la fin de l’année 2025, en s’appuyant sur des gisements en or, manganèse, nickel et lithium.
Côte d’Ivoire : 60 milliards FCFA de plus pour la transformation numérique

Export-Import Bank des Etats-Unis ou EXIM Bank, dans un communiqué en date du 22 septembre 2025, dit mettre à la disposition de la Côte d’Ivoire un fonds de garantie de 100 millions de dollars, soit plus de 60 milliards de FCFA pour sa transformation numérique. Dans ce fonds, 30 milliards FCFA sont prévus pour la construction du Data Center National, sur le site du VITIB. Et le reste servir à financer des projets d’extension de la fibre optique, à moderniser les équipements télécoms, à améliorer la cybersécurité.
L’ensemble des projets qui découlent de ce financement permettra de créer plus de 10.000 emplois directs et indirects, de former de 50.000 jeunes aux métiers du numérique, de développer de 200 start-ups technologiques, d’étendre le mobile banking dans les zones rurales, de développer des services de paiement électronique et de faciliter l’accès au microcrédit digital. En perspectives, d’ici à 2030, toujours grâce à ce fonds, le paysage numérique ivoirien s’en trouvera transformé, prévoit EXIM Bank, avec 95% de couverture internet haut débit nationale, 80% d’inclusion financière numérique.
Côte d’Ivoire : Accord entre l’Université de Cocody et Kassa Gold Holding pour l’innovation dans le secteur minier

L’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) d’Abidjan-Cocody et la société minière Kassa Gold Holding ont signé un accord, le 24 septembre 2025, autour d’une coopération académique et scientifique axée sur l’innovation et le développement. Les champs d’application de cet accord sont l’enseignement supérieur, la recherche appliquée, le transfert de technologies et l’insertion professionnelle par la valorisant des expertises et le partage de connaissances entre le milieu académique et le secteur industriel.
Pour Pr. Ballo Zié, président de l’UFHB, ce partenariat s’inscrit dans la stratégie de son institution de s’ouvrir aux milieux socio-économiques et de renforcer son rôle dans le développement par la science et l’innovation. Quant au directeur général de Kassa Gold Holding, Tohozan Bi Galla Denis, il a relevé la nécessité de collaborer avec le monde de la recherche scientifique pour développer le secteur minier. L’accord prévoit de renforcer des capacités des étudiants et chercheurs, de soutenir l’évolution des pratiques industrielles dans l’exploration, la gestion durable des ressources et la valorisation des données géo-scientifiques.
Côte d’Ivoire : Les réseaux sociaux sous haute surveillance du procureur de la République

Les réseaux sociaux, en Côte d’Ivoire, sont sous haute surveillance du procureur de la République, à moins d’un mois de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. « Je vais sévir si d’aventure, vous ne faites pas ce qui relève de vos propres obligations. Si vous n’êtes pas vigilants concernant tout ce qui est publié sur vos pages, alors, je serai obligé d’engager des poursuites contre vous », a menacé le procureur Oumar Braman Koné.
Le 26 septembre 2025, au cours d’une conférence de presse où il a convoqué les médias et les grands producteurs de contenu sur la toile (Influenceurs, bloggeurs), il a expliqué, par sévir, l’application, sans état d’âme de la loi qui prévoit entre un mois et cinq ans d’emprisonnement pour incitation au trouble à l’ordre public par le biais d’un système d’information. Sa menace repose sur son constat : des messages de haine et de xénophobie pullulent sur les réseaux sociaux. Et parfois, sur les commentaires des reportages mis en ligne par des médias. « Il y a des messages véhiculés pour entretenir la psychose au sein de la population », a-t-il affirmé. Braman Koné y voit une source de trouble à l’ordre public.
Côte d’Ivoire : Conférence sur la digitalisation du management avec Qualipro

La Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire a accueilli, le jeudi 25 septembre 2025, une conférence consacrée à la digitalisation des systèmes de management, autour du thème : « Moderniser les systèmes de management avec Qualipro : vers une gestion connectée, efficace et conforme ». Dirigeants, responsables qualité, DRH et chefs de projet ont exploré les atouts de Qualipro, une solution numérique conçue pour transformer en profondeur la gestion QHSE (Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement) des entreprises ivoiriennes.
Cette conférence était organisée par le cabinet Qualitas Côte d’Ivoire, en partenariat avec le groupe international Imagine Human. « Le temps où l’on gérait une entreprise avec des méthodes d’un autre siècle est révolu », déclaré le directeur général de Qualitas Côte d’Ivoire, Djibril Michael Sekong. Quant à Hichem B’chir, fondateur de Qualipro, il a indiqué que sa solution numérique « a 25 ans d’expérience ». Techniquement, sur la compatibilité, par exemple, « Qualipro s’intègre aux outils comme SharePoint, et répond aux normes sectorielles (OACI pour l’aéronautique, santé, télécom, etc.) ». La connectivité a une réponse puisque la solution reste opérationnelle même en zone à faible réseau, grâce à des fonctionnalités hors ligne.
Côte d’Ivoire : Se former à l’IA ou perdre son emploi

L’intelligence artificielle (IA) fait émerger de nouvelles fonctions et compétences avec l’automatisation des tâches. Dès lors, les risques de suppression d’emplois dans certains secteurs sont grands. Comme solution, Marie France Fofana, directrice des ressources humaines d’Orange, appelle les jeunes et les travailleurs à s’auto-former pour répondre à la révolution digitale, lors de la 18ème édition d’Orange Business Live, le 25 septembre 2025, autour du thème : « Impact de l’IA sur l’emploi et les métiers ».
Pour elle, il y a un problème d’adéquation entre les formations et les réalités des entreprises. Cela, dit-elle, amène des entreprises à nouer des partenariats, à faire recours à des compétences extérieures dans des « contrats de consultants » ou de « type hybride ». Pour sa part, Fitzgerald Bony, directeur adjoint des opérations B2B à Orange, estime que « l’IA doit nourrir l’économie ivoirienne », qui repose sur l’agriculture. Ce qui va permettre « de transformer la vie du paysan, savoir comment fonctionne la météo et assurer la traçabilité des produits agricoles depuis les plantations jusqu’à l’exportation ». Dans la vente aussi, selon lui, l’IA offre des opportunités. Explications : avec la collecte d’informations, « l’IA permet d’avoir des fichiers et facilite les analyses » afin de calibrer sa stratégie et ses offres.
Une sélection de K. Bruno





































