Le manque d’investissement et d’accès au financement étouffe la croissance de l’innovation FinTech en Afrique, ce qui est contre-productif pour le programme de finance numérique du continent. Un constat fait par le gouverneur de la Banque du Ghana, le Dr Ernest Addison. C’était lors de la cérémonie d’ouverture du Sommet 3i Afrique qui s’est déroulée du 13 au 15 mai 2024.
Selon les explications du gouverneur de la Banque du Ghana, Dr. Ernest Addison, une partie du problème réside dans le fait que les quelque fondateurs de startups qui ont obtenu un financement ont dilapidé l’argent et se sont enrichis au lieu d’utiliser les fonds aux fins que les investisseurs leur avaient assigné.
Le financement des startups en Afrique est en baisse depuis 2023
Des statistiques récentes du secteur montrent que le financement des startups en Afrique est en baisse depuis 2023 et a atteint moins 47 % cette année. Cela constitue clairement une menace pour la stratégie de l’Afrique visant à construire une économie numérique sur la base de l’innovation fintech.
S’adressant aux participants à la conférence, Dr. Addison a déclaré qu’il était crucial que suffisamment de capitaux soient dirigés vers les startups pour leur permettre de développer des prototypes crédibles de solutions locales qui répondent aux inefficacités sur le continent africain.
« Sans capital suffisant, les idées brillantes et les prototypes de solutions de startups fintech ayant le potentiel de répondre à divers besoins en matière de services financiers ne parviennent pas à passer à la production », a déclaré Dr. Addision.
Créer une plate-forme permettant aux investisseurs de rencontrer des innovateurs
En effet, conformément à l’objectif de la conférence de créer un point de rencontre pour la politique, la finance et la technologie, Dr. Addison a mentionné que des forums spécialisés tels que la salle des marchés et le pitchfest avaient été délibérément inclus dans l’événement afin de créer une plate-forme permettant aux investisseurs de rencontrer des innovateurs. en présence des décideurs politiques et des régulateurs pour garantir la confiance.
Jusqu’à présent, certains investisseurs avaient donné des millions de dollars aux fondateurs de startups sans impliquer les régulateurs et les décideurs politiques, et cela s’est soldé en grande partie par un abus des fonds des investisseurs.
Favoriser l’utilisation massive des plateformes financières numériques
Dr. Addison a également abordé la question du caractère abordable des transactions transfrontalières, si les États africains veulent favoriser l’utilisation massive des plateformes financières numériques pour le commerce, ajoutant qu’il est essentiel que les infrastructures publiques numériques à travers le continent soient interopérables à la fois aux niveaux réglementaires et techniques pour permettre un commerce efficace à travers le continent.
Les objectif tangibles
Dr. Addison a donc exhorté les participants à mettre à profit ces trois jours pour élaborer des initiatives et des partenariats concrets afin d’obtenir des résultats politiques tangibles qui auront les effets suivants :
• Permettre des paiements transfrontaliers instantanés, abordables et sûrs.
• Donner aux FinTech les moyens de piloter le programme de transformation économique de l’Afrique en
s’engageant en faveur d’un environnement réglementaire solide.
• Faire progresser l’infrastructure publique numérique, et enfin,
• Explorer le rôle de la FinTech pour combler le déficit de financement des PME, y compris
les industries des arts créatifs.