Pourquoi faire connaitre la data et l’IA aux dirigeants ? Ana Khadijah Touré, directrice générale de Gomycode Côte d’Ivoire, répond à la question, dans une interview exclusive, le 29 avril 2025, à l’hôtel Azalaï d’Abidjan, lors d’une master-class organisée. Selon elle, ces outils permettent de gagner du temps, mais aussi de renforcer sa compétitivité face à la concurrence.
Quel est le but de cette master-class digitale ?
Cette initiative aujourd’hui, pour cette masterclasse digitale, c’était pour faire connaître l’IA et la data aux dirigeants d’entreprises. C’était une introduction à tous ces outils, très importants au quotidien pour les employés, pour optimiser la façon de travailler, augmenter la productivité. Donc, on a fait des démonstrations, on a montré comment l’IA pouvait être intégrée, comment Power BI, donc la data, pouvait être intégrée, de sorte à faire ressortir des analyses clés pour certaines problématiques.
On a aussi montré dans quelle mesure Gomycode, présent en Côte d’Ivoire et dans 8 autres pays africains, peut se positionner comme un partenaire idéal de formation, pour les employés et les dirigeants qui veulent mettre le pied dans le plat,, qui veulent connaître un peu l’IA générative.
Pourquoi faut-il former les dirigeants à l’IA générative ?
Dans cette master-class, on a vu par exemple que créer un site web se faisait traditionnellement sur 2 semaines, 1 mois. Avec l’IA, il se fait en 10 minutes. Vous voyez qu’on a un gain considérable de temps. Donc, on devient beaucoup plus compétitif vis-à-vis de nos concurrents qui vont peut-être prendre un mois. Nous, on répond à un appel d’offres peut-être en 2 jours au lieu de 3 mois. On gagne du temps.
On gagne aussi en clarté parce que l’IA fait des recommandations, des propositions sur les problématiques qu’on a soulevées. Et ça nous donne le temps d’ajouter, de retirer, d’implémenter, d’agrémenter une meilleure sauce. On a cette vision un peu plus externe parce que l’IA a travaillé pour nous. Après, on regarde le projet et on dit OK, là, c’est un bon finish ou pas. Or, quand on a le nez dans le guidon, on n’a pas le recul nécessaire pour optimiser le travail final.
Quel est, selon vous, l’avenir de l’IA dans 2 ans ou 3 ans ?
L’intelligence artificielle dans 2 ou 3 ans, ce sera beaucoup plus vulgarisé. On le mettra vraiment à tous les niveaux. Aujourd’hui, on utilise nos applications de transfert d’argent par exemple. Si on a une réclamation, on pourra tout simplement parler avec notre chatbot sans voir notre conseiller client et puis, on a la solution.
On n’aura plus besoin d’aller à la banque. On pourra demander des transactions à un chatbot qui va nous demander des informations. Une fois qu’on les lui aura données, il nous donnera certaines informations bancaires. Donc, on gagne du temps, au lieu d’aller s’asseoir 3 heures à la banque. L’IA, tout le monde va gagner du temps avec et tout le monde sera partie prenante de cette tendance.
Au sein de Gomycode, que proposez-vous comme accompagnement pour l’indépendante des entreprises ?
On a des programmes B2B pour faire des formations modulables. Chaque entreprise peut venir avec ses besoins. Quelqu’un gère 5 départements, par exemple, et il aimerait optimiser chaque département avec de l’IA. Comment peut-il faire ? On peut créer des formations autour de cette problématique et puis lui proposer des horaires adaptés, des instructeurs adaptés.
Il y a cette personnalisation qui est disponible parce que le besoin de l’entreprise en logistique n’est pas le besoin de l’entreprise de grande consommation. En fonction des besoins de chacun, on pourra faire des formations adaptées et intégrer les outils IA qui vont pouvoir répondre à leurs problématiques. On dit IA, mais en fait, il y a de l’IA pour chaque catégorie. Je ne suis pas obligée d’utiliser l’IA de la société de consommation si je suis une société de logistique.
Comment voyez-vous l’évolution des dirigeants et des travailleurs quand l’IA va faire un boom ?
C’est dans ce sens que la formation est très importante parce qu’on devient très, très rapidement obsolète de nos jours. Si on n’est pas capable de se former pour rebondir très vite sur les nouvelles tendances, on risque d’être dépassé. Aujourd’hui, le caissier qui avait l’habitude de prendre de l’argent et de le déposer, le guichet va pouvoir le faire plus vite, l’IA va pouvoir le remplacer.
Mais ce même caissier peut faire une formation pour se retrouver au centre d’expérience client, pour suivre toutes les expertises, tous les rapports qui ont été faits pour les clients de la banque et puis venir avec des analyses pertinentes pour améliorer le fonctionnement de la banque. Donc, lui, il reste dans la banque, mais il gagne en compétences technologiques, en connaissances IA.
Certains employés craignent que l’intelligence artificielle prenne leur place. Quel message pour eux ?
Formez-vous. On est tous obsolètes de ce qu’on reste sur nos acquis. Aujourd’hui, tout le monde peut rebondir. Vous avez vu, on n’a pas besoin de faire des formations pour faire du Chat GPT version gratuite. Tout le monde a accès à la connaissance.
Continuez d’apprendre, continuer de connaître. Celui qui va performer, celui qui aura un avantage compétitif, ce sera celui qui aura compris qu’il doit rentrer très vite dans la tendance, et du coup, il se démarque des autres qui vont prendre du temps, qui ne vont pas y croire, qui vont avoir peur, etc. Beaucoup d’humilité, parce qu’en vrai, c’est avec de l’humilité qu’on va de l’avant. On sait qu’on ne connaît pas tout mais on a la chance d’apprendre.
Entretien réalisé par M. Gassama