Disponible en version bêta depuis quelques semaines, l’application Côte d’Ivoire Identité a suscité un certain nombre de réactions de la part des Ivoiriens. On vous partage leurs points de vue sur les atouts et les limites de cette nouvelle application.
Côte d’Ivoire Identité, une avancée technologique de la Côte d’Ivoire
Parmi les retours positifs de la phase bêta-test, on trouve le témoignage d’El Hadj, un internaute, qui déclare dans un post sur son profil Facebook :
« Il s’agit d’une initiative remarquable et d’une avancée technologique majeure pour notre pays, pleinement alignée avec les tendances en matière d’identité numérique, notamment le concept de Wallet ID ou portefeuille d’identité. »
Il explique qu’avec cette application, le citoyen dispose désormais d’un portefeuille électronique d’identité sécurisé, grâce auquel il peut enregistrer tous ses documents importants au format numérique. Bientôt, d’autres identifiants numériques tels que la CMU (Couverture maladie universelle) ou le permis de conduire pourront aussi être ajoutés à l’application.
Ce système est connecté aux organismes officiels qui émettent les titres d’identité en Côte d’Ivoire, tel que l’ONECI (Office national de l’état civil et de l’identification). Ce qui rassure l’utilisateur sur sa fiabilité.
En attendant l’authentification et la signature électronique
L’autre atout qu’il relève est la possibilité de sauvegarder une version numérique sécurisée de ses papiers d’identité. Un réel plus si l’on venait à égarer ou à déclarer la disparition de ses documents officiels.
Concernant l’avenir de cette plateforme, il souhaite qu’elle soit pleinement conforme à la réglementation ivoirienne, pour ce qui concerne, notamment la communication électronique, les transactions en ligne et la protection des informations personnelles. Une telle conformité va accroître la confiance des citoyens ivoiriens dans ce nouvel outil.
« Enfin, j’espère voir l’intégration prochaine de services complémentaires tels que l’authentification et la signature électronique. Bravo à toute l’équipe de Côte d’Ivoire Identité pour ce bel accomplissement », dit-il pour conclure son post.
Le défi de la sécurité et de la confidentialité des données à caractère personnel
Oui, l’idée de rendre accessibles les documents officiels directement sur smartphone est un grand pas vers la digitalisation des services publics. Cela rappelle l’objectif du PARAE qui est de moderniser les démarches administratives grâce au numérique. Une transformation qui permettra de raccourcir les délais et de renforcer la clarté des procédures.
Cependant, cette phase de test a aussi révélé certaines limites. Des experts en développement web comme Kouakou Koffi Josué, n’ont pas manqué de partager leurs observations.
« Certes, on ne peut pas faire de capture d’écran, mais il faut quand même un Code QR dynamique sur l’aperçu de la pièce car n’importe qui peut reproduire l’interface sur son téléphone et faire croire aux autorités qu’il a un document authentique. On utilisera certainement VERIF By ONECI pour confirmer l’authenticité du document », fait-il remarquer dans sa publication sur Facebook.
Pour lui, ajouter un Code QR sur l’aperçu du document est une mesure de sécurité complémentaire. Ce Code QR peut aider à vérifier l’authenticité du document ou à tracer son origine.
Où sont stockées les données des Ivoiriens collectées par Côte d’Ivoire Identité ?
Kouakou Koffi Josué estime que l’utilisateur doit être en mesure de consulter ou d’utiliser ses pièces d’identité même sans connexion internet. L’application Côte d’Ivoire Identité doit, par conséquent, proposer un mode offline pour être fonctionnelle partout, y compris les endroits où l’accès au réseau n’est pas toujours assuré.
Il soulève une autre préoccupation, celle de l’emplacement des données ajoutées dans l’application.
« Il est quand même important de savoir où les données sont stockés. Amazon Web Service (Dans un VPN je suppose) peut servir pour faire tourner les services mais en ce qui concerne le stockage des données à caractère personnel, il faut mentionner une entité responsable en cas d’incident, je n’ai pas trop aimé la partie : « Nous ne pouvons garantir une sécurité absolue » dans votre politique de confidentialité », proteste-t-il.
Ce point de vue mérite réflexion car il est question, ici, de la sécurité, de la confidentialité et du contrôle des informations personnelles inscrites sur les documents officiels. Savoir où les données sont stockées, aidera à mieux les protéger contre les accès non autorisés, les cyberattaques ou les pertes.