C’est un truisme. L’intelligence artificielle touche tous les secteurs d’activités, y compris la culture. C’est un couteau à double tranchant, mais il faut voir le verre à moitié plein. Présent aux Journées de l’intelligence artificielle (JIA2025), Salif Traoré dit A’salfo, leader du groupe Magic System, a donné son opinion sur l’intégration de l’IA dans la musique en Côte d’Ivoire. Interview exclusive.
Quelles sont vos impressions sur cette première édition des JIA ?
Déjà, on a eu l’honneur d’accueillir un tel événement. Vous savez, ce n’est pas tous les jours qu’on a des journées de l’IA, et l’IA aujourd’hui fait partie de nos vies, elle touche tous les secteurs d’activité. Donc, nous devions venir d’abord pour des raisons d’information, et puis aussi partager l’expérience avec des professionnels comme Jérôme Ribeiro, qui est un nom très connu dans ce secteur d’activité. Je crois qu’aujourd’hui, l’intelligence artificielle occupe une place importante dans le quotidien de chaque citoyen dans le monde, de chaque humain.
Donc, on ne peut démêler un reste quand un tel événement est chez nous. Je suis venu prendre part pour en savoir davantage. J’ai envie de dire que les journées de l’IA sont des journées qui ne doivent pas s’arrêter là. Il faut qu’elles reviennent, constamment, il faut que cette technologie de l’IA touche toute la jeunesse, que ça touche toute l’Afrique. Dans tous les pays, il faudrait qu’il y ait des journées de l’IA pour que l’Afrique puisse relever le défi de la transformation digitale et qu’on soit aussi au firmament des grands continents.
Que pensez-vous de la démocratisation de l’intelligence artificielle en Côte d’Ivoire ?
Mais l’IA viendra accélérer le développement de nos différents secteurs, que ce soit dans les industries culturelles et créatives, que ce soit dans l’agriculture, la santé, l’éducation, bref dans tous les secteurs. L’IA va optimiser déjà les connaissances que nous avons et nous accompagner plus efficacement. C’est vrai qu’on parle aussi des conséquences qui peuvent arriver, mais il faut les tenir, il ne faut pas boire le verre à moitié vide, il faut le boire plutôt à moitié plein.
Pour moi, l’IA va venir optimiser encore tout ce dont nous avons besoin, optimiser au niveau de l’intelligence, optimiser au niveau des indices d’accélérateur. En tout cas, sur tous les plans, l’IA peut être utile pour nous et les nouvelles technologies aujourd’hui font partie de toute activité qui se veut évolutive. Donc nous, en Côte d’Ivoire, nous sommes heureux de recevoir ces journées de l’IA. Je suis là aujourd’hui, je serai là demain, après-demain, parce que c’est intéressant et il faut se mettre à jour. Donc, je suis venu pour une mise à jour.
Comment est-ce que, selon vous, l’IA peut aider les artistes ivoiriens à être plus performants ?
Aujourd’hui, avec l’IA, le travail en studio évolue. Il va plus vite qu’avant. Avant, on pouvait mettre un an pour faire un album. Actuellement, avec l’intelligence artificielle, les sons sont là, tout est là. C’est vrai que ça peut dénaturer parfois, mais en termes de temps, il y a un gain considérable avec l’IA.
Aussi, l’IA nous aide au niveau des technologies dont nous avions besoin par rapport au recouvrement des droits d’auteur, à la répartition des droits d’auteur, à la documentation sur les fonds documentaires des différents organismes de gestion collective. Quand on regarde tout ça, on croit que l’IA peut nous être d’un apport très utile. Et c’est ce qui justifie ma présence ce matin ici.
Avez-vous des inquiétudes concernant cette nouvelle technologie ?
Bien sûr qu’il y a des inquiétudes. C’est pourquoi j’ai dit qu’il faut boire le verre à moitié plein, parce qu’avec l’IA, c’est vrai qu’aujourd’hui la propriété intellectuelle est menacée. Parce que l’IA peut se permettre de tout faire à la place de l’être humain. Mais l’IA peut nous aider du côté technologique à faire évoluer nos musiques. Après, il y a des réglementations qui peuvent régir.
En toute chose, il faut des lois. En toute chose, il faut légiférer pour qu’on puisse cadrer, pour que ça ne parte pas de gauche à droite. Donc avec l’IA, il faut récupérer ce qu’il y a de bon et essayer de faire barrière à ce qui peut être mauvais pour l’industrie musicale.
Pensez-vous à intégrer l’intelligence artificielle au FEMUA ?
L’intelligence artificielle au FEMUA ? Oui, pourquoi pas ? Mais nous sommes en train de réfléchir parce que nous avons des formations et un village technologique. Avec l’IA, nous pourrions faire un festival virtuel avec des hologrammes qui peuvent nous donner des spectacles aussi.
Entretien réalisé par James Kadié