Le Baromètre de l’industrie financière africaine 2023 a été rendu public ce mardi 13 février 2024. Ses auteurs, Africa Financial Industry Summit-AFIS et Deloitte, affichent un optimisme sur les perspectives macroéconomiques à court terme. Ils concluent également à une maturité numérique renforcée. Ils ne manquent pas de nommer les défis à relever dans les marchés de capitaux…
La 3ème édition du Baromètre de l’industrie financière africaine est le résultat d’une enquête approfondie menée au deuxième semestre 2023, à travers une trentaine de questions adressées aux dirigeants d’institutions financières. Il propose une analyse de l’évolution du secteur et dessine la construction d’une industrie financière africaine de classe mondiale.
Tensions et optimisme sur les marchés financiers
D’entrée, le Baromètre constate un accroissement des incertitudes macroéconomiques et des tensions sur les marchés financiers et dans le secteur bancaire international. Ces incertitudes sont nourries par l’inflation persistante, le potentiel resserrement de la politique de taux et le durcissement de la réglementation. Malgré tout, le baromètre fait observer que 95% des leaders de l’industrie financière sont optimistes quant aux perspectives économiques d’ici à trois ans.
Toutefois, admettent-ils, cet optimisme nécessite de porter une attention particulière à la gestion Actif-Passif (ALM), à la gestion des risques (cybercriminalité et sécuritaire notamment) et du capital. Dans cette perspective, la mise en œuvre de mesures spécifiques et pragmatiques (approche de distribution plus sélective, création de fonds de garantie et amélioration de la génération interne de capital), au détriment dans certains cas du financement de l’économie réelle, est indispensable.
Maturité numérique en progression de 10 points
Tout compte fait, le Baromètre du deuxième semestre 2023 de l’industrie financière africaine est en progression de 10 points par rapport au dernier baromètre (1er semestre 2023) sur la maturité digitale des leaders. Cette tendance devrait s’accentuer sous l’impulsion de l’open banking/insuring qui demeurent les catalyseurs clés de la transformation numérique.
En effet, les leaders investissent prioritairement dans les technologies de l’information innovantes notamment dans les services managés avec plus d’un dirigeant sur trois déclarant avoir lancé, ou être prêts à lancer la migration vers le Cloud. L’industrie observe par ailleurs avec vigilance et prudence l’évolution des usages de l’intelligence artificielle avec seulement 8% des dirigeants évoquant l’intégration effective de cette technologie dans leurs processus.
Entre innovation et transformation numérique
« Alors que le secteur continue de naviguer dans un environnement mondial complexe, cette étude souligne l’importance de l’innovation, de la transformation numérique et de l’intégration régionale pour façonner un avenir financier africain résilient et prospère. L’engagement envers la finance verte et la neutralité carbone, bien que naissant, est un pas positif vers un développement durable », déclare Ramatoulaye Goudiaby, directrice d’AFIS.
« En capitalisant sur les opportunités panafricaines et en surmontant les obstacles structurels, l’industrie financière africaine est bien positionnée pour jouer un rôle de premier plan dans l’économie mondiale. Deloitte et l’AFIS restent dédiés à fournir des insights clés et à soutenir le développement de ce secteur vital pour l’avenir de l’Afrique », ajoute Aristide Ouattara, Associé Leader Industrie Financière de Deloitte Afrique Francophone.
k. Bruno