Au cours de la 6ème Next Fintech Forum, ce 27 novembre 2024, à Abidjan, Alex Séa, Commissaire général, a mis en lumière l’importance d’un cadre réglementaire pour structurer les fintech. Selon lui, sans régulation claire, les initiatives manquent de direction, ce qui fragilise le secteur et dissuade les investisseurs.
Pour une régulation qui s’adapte à la maturité des startups locales
Pour Alex Séa, l’imposition des licences PSP par la BCEAO aux fintech est une avancée majeure dans la mesure où elle oblige les acteurs à se conformer aux standards financiers internationaux afin de garantir la stabilité et la sécurité dans la gestion des fonds de particuliers et d’entreprises collectés à travers les plateformes et solutions numériques qu’elles développent. En revanche, dit-il, si la régulation peut être perçue comme une avancée, elle pose aussi des défis pour les startups.
« Beaucoup de fintech n’ont pas encore les moyens organisationnels et financiers pour répondre aux exigences du cadre actuel de la BCEAO. Ce qu’on voudrait, c’est une régulation qui s’adapte au niveau de maturité des startups locales », plaide-t-il. Au dire d’Alex Séa, les fintech ne se contentent pas de résoudre des problèmes techniques, « elles sont aussi un véritable moteur pour l’économie en facilitant l’accès aux services financiers et l’inclusion financière et en boostant l’économie numérique ».
L’Instruction BCEAO attire des grands acteurs de la fintech
« Au Nigeria, une entreprise comme MoneyPoint ont levé récemment 110 millions de dollars », souligne-t-il. Mais, s’interroge-t-il, quelle est la startup ivoirienne ou francophone qui, aujourd’hui, est capable de lever un tel fonds ? Comme pour encourager le régulateur, la BCEAO, à créer un environnement propice au développement des startups avant de leur imposer des obligations aussi rigoureuses que celles qu’elle vient d’adopter. Il n’empêche que l’Instruction de la banque centrale, constate-t-il, attire déjà des grands acteurs internationaux comme Wave.
Ceux-ci voient désormais dans la région UEMOA, un environnement prometteur pour effectuer des investissements massifs, avec des perspectives de croissance, de création d’emplois stables, de traçabilité des flux financiers dans la lutte le terrorisme et le blanchiment de capitaux. Au final, Alex Séa constate que la réussite des startups comme Wave montre que les fintech ont plus à offrir que des solutions numériques. Elles ont un rôle dans la transformation économique des pays africains.
Droh Esther