Orange Côte d’Ivoire est très actif au Cyber Africa Forum. En tant que principal opérateur télécoms de Côte d’Ivoire, donc opérateur d’infrastructure critique, la problématique de la cybersécurité la concerne au plus haut point. Didier Kla, directeur d’Orange Business and Broadband, ne dit pas autre chose. Interview !
La participation d’Orange au Cyber Africa Forum…
Orange est un acteur très important du numérique en Côte d’Ivoire. Quand on parle de numérique et de transformation digitale, la question fondamentale, c’est la cybersécurité. Nous sommes au cœur de ce sujet en tant qu’opérateur d’infrastructure critique. Nous avons le devoir de sécuriser nos infrastructures pour fournir des services à nos clients. Par ailleurs, nous accompagnons les entreprises dans le cadre de leur transformation digitale en mettant en place la cybersécurité. Dès lors, tout cadre de discussion, d’échange sur la cybersécurité est un cadre où Orange a sa place.
Quel est le défi de l’Afrique en terme de cybersécurité ?
L’Afrique doit mettre en place toute une infrastructure pour la cybersécurité. Cette infrastructure, c’est d’abord le dispositif législatif, les textes de loi, ensuite les infrastructures techniques, et enfin l’aspect renforcement des capacités, c’est-à-dire le capital humain. Ce sont ces 3 défis que l’Afrique doit relever si nous devons sécuriser notre cyberespace.
Quelle est votre politique en matière de cybersécurité ?
Orange, en tant qu’acteur du développement des technologies d’informations, a deux politiques. La première, ce sont nos infrastructures internes. Nous mettons en place tout un dispositif pour les protéger. La deuxième, en tant qu’opérateur, nous développons des services à commercialiser auprès de nos clients pour renforcer leurs cybersécurité. Ainsi, Orange a créé une division qui s’appelle Orange Cyber Défense. Celle-ci est le premier intégrateur sur la cybersécurité.
La question de la protection des données se pose malgré tout…
Il y a tout un dispositif législatif dans chaque pays pour assurer la protection des données à caractère personnel. Nous, en tant qu’opérateur qui collectons les données des clients, nous avons des obligations de protection de ces données. L’utilisation de ces données est régie par des lois et règles en Côte d’Ivoire depuis 2013. En plus, nous avons nos règles internes qui font référence à la loi.
Aujourd’hui, nos clients peuvent être rassurés que leurs données sont dans de bonnes mains. Nous avons une infrastructure pour protéger ces données, nous avons des datas center très modernes avec des dispositifs de sécurité pointus pour protéger les données de nos clients.
Qu’en est-il de la compétence des ressources humaines dans un environnement totalement digitalisé ?
C’est le défi quotidien auquel nous sommes confrontés en tant que dirigeant d’entreprise parce que nos systèmes sont de plus en plus digitalisés et nous sommes de plus en plus exposés à des attaques. Donc, avoir des personnes bien formés, qualifiés dans la manipulation de ces données, d’une part, et pour la protection et la gestion des outils de protection, d’autre part, est essentiel pour nous. Nous avons un gros déficit de compétences au niveau de la cybersécurité en Afrique et même en Europe.
L’idéal serait de mettre en place de vraies stratégies de formation en masse dans le domaine du numérique en général et de la cybersécurité en particulier si nous voulons assurer la transformation digitale de nos entreprises de façon sereine. Car, la cybercriminalité peut remettre en cause toutes les stratégies que nous adoptons aujourd’hui pour nos entreprises.
Interview réalisée
Par K. Bruno avec Aida Nounty Soro