Lors du Forum Voisinage de l’Université virtuelle de Côte d’Ivoire (UVCI), le lundi 14 octobre 2024, à Abidjan, Chris Evane Kouacou, CEO de Crypto Boutique, a expliqué comment la blockchain et la cryptomonnaie peuvent faciliter les transactions financières et résoudre des problèmes liés au développement des zones rurales dans les pays africains, notamment en Côte d’Ivoire. Il en dit plus dans cette interview exclusive à Digitalmag.ci.
Comment la cryptomonnaie peut-elle soutenir le développement en Afrique ?
Les transferts d’argent à l’international posent souvent des difficultés. On peut envoyer de l’argent d’un point A à un point B avec des frais qui varient d’un opérateur à un autre, mais aussi en fonction de la période de l’année. Je prends l’exemple d’une personne qui veut transférer 20 millions FCFA de la Côte d’Ivoire vers la Chine. Grâce au système Tron (Ndlr, pourcentage défalqué sur un transfert cryptomonnaie), elle peut le faire en ne payant que 90 ou 100 FCFA de frais, ce qui représente un réel avantage, un gain énorme, par rapport aux systèmes traditionnels de transfert d’argent où les frais sont très élevés. C’est une illustration concrète de l’efficacité de la blockchain, et un moyen de soutenir le développement.
Quels sont les secteurs en Afrique qui peuvent tirer parti de la blockchain ?
Tous les secteurs peuvent tirer parti de la blockchain, notamment en matière de comptabilité des entreprises. Chaque entreprise peut établir une comptabilité basée sur la blockchain, grâce à un système qui suit l’ensemble du processus d’approvisionnement, de l’achat à la vente, en passant par les sorties et les bons de caisse. Une comptabilité bien gérée permet à une entreprise de prospérer. En la matière, la blockchain a des applications dans tous les secteurs d’activité.
Comment votre application de e-commerce se démarque-t-elle des plateformes basées sur la monnaie fiduciaire ?
Tout d’abord, ma plateforme utilise aussi la monnaie fiduciaire, mais elle accepte la cryptomonnaie. À ma connaissance, aucune autre plateforme ici en Côte d’Ivoire n’accepte encore la cryptomonnaie, à part nous. Cependant, il existe des utilisateurs qui souhaitent l’utiliser pour leurs achats quotidiens, comme sur d’autres plateformes. Si notre plateforme peut résoudre ce problème, cela représenterait une avancée majeure pour la blockchain en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire.
Les utilisateurs de cryptomonnaie en Côte d’Ivoire sont-ils assez nombreux pour justifier son adoption comme moyen de paiement ?
Les entreprises sont créées pour résoudre des problèmes avant tout. Le but est de permettre à chacun d’utiliser les cryptomonnaies dans sa vie quotidienne. Imaginez un environnement où seule la cryptomonnaie est acceptée et où son n’a pas d’argent fiduciaire ! Avec ma plateforme, cela devient possible. Et cela peut résoudre des problèmes et même sauver des vies. Par exemple, dans un hôpital, si une personne souhaite payer en crypto, alors que cela est impossible. La crypto élargit les options de paiement pour tout le monde. En ce qui concerne le vide juridique, il est vrai que les utilisateurs de cryptomonnaie peuvent être exposés à certains risques. Mais, je crois que tout entrepreneur prend des risques. L’essentiel est de permettre aux gens d’utiliser la crypto sans compromettre leur liberté. Si je facilite l’achat d’un bien en crypto, c’est déjà une avancée. Du moment qu’il n’y a pas de fraude et que les gens peuvent prospérer financièrement !
Entretien réalisé
Par Droh Esther