L’intelligence artificielle est impitoyable. Sans état d’âme, elle infecte les milieux jusque-là protégés. Je veux parler de la création, des œuvres de l’esprit. Aux Etats-Unis, c’est fait, l’Afrique y réfléchit…
La Côte d’Ivoire organise du 25 au 27 octobre 2023, au Sofitel Hôtel Ivoire, le Salon des contenus audiovisuels et des œuvres cinématographiques d’Abidjan, autour du thème : « Quelles stratégies pour un écosystème audiovisuel et cinématographique africain, dynamique, rentable et pourvoyeur d’emplois à l’ère du numérique ? »
Enormes profits grâce à l’IA
Au cours de ce salon, la problématique de l’intelligence artificielle dans le cinéma, sous les tropiques, sera abordée. Aux Etats-Unis, sur cette question, c’est le branle-bas. En effet, grâce à l’intelligence artificielle, Google a créé Dramaton pour écrire les scénarios. Disney a inventé FRAN (Face re-aging network) pour rajeunir ou vieillir des acteurs. Microsoft, quant à lui, a apporté au cocktail, la création ou l’imitation des voix avec Vaall-E.
Désormais, les producteurs de films peuvent travailler seuls ou avec très peu de collaborateurs. L’intelligence artificielle leur promet d’énormes profits. Les acteurs s’inquiètent. La perspective d’un chômage de longue durée se dessine avec beaucoup de justesse. Début mai 2023, le syndicat des scénaristes américains est entré en grève contre les producteurs et le Streaming pour obtenir plus de revenus. La création de personnages à la place des êtres réels est déjà en cours.
Inquiétude et espoir des acteurs
Interrogé sur la percée de l’intelligence artificielle dans le cinéma, l’acteur américain Tom Hanks répond qu’il n’en est pas étonné. Il s’attend d’ailleurs à ce qu’un double de lui né de l’IA le remplace dans des films après sa mort. Cela signifie-t-il dire que les acteurs seront des éléments facultatifs d’un tournage de film dans les années à venir ? Pour Tom Hanks, les gens s’en rendraient compte ma « la question est de savoir si ça leur serait égal ou non ».
Mais si prometteuse soit-elle, cette technologie n’inquiète en tout cas pas le doubleur américain de Mickey, pour qui jamais une IA ne sera capable de capturer l’essence du personnage. « Bien sûr qu’il y a une technologie étonnante qui est développée avec l’IA. Mais je pense que rien ne peut remplacer le cœur d’un personnage et, plus important encore, le cœur de la narration ». Tout compte fait, entre le cinéma et l’intelligence artificielle, il y a quelque chose qui ne va pas…
K. Bruno





































