En Côte d’Ivoire, quelques start-ups peuvent être fières d’avoir réussi. D’ailleurs, elles sont des modèles que d’autres veulent imiter. Au lancement du programme Africa Gate to Growth, le 16 janvier 2024, 4 dirigeants de ces start-ups qui ont réussi, ont partagé leur expérience.
Djamo, le premier Ivoirien chez l’accélérateur Y Combinator
Hassan Bourgi, cofondateur et CEO de Djamo, a expliqué comment sa start-up a obtenu la confiance de Y Combinator, le plus grand accélérateur de start-ups au monde. Du reste, Djamo est la première et la seule ivoirienne à avoir intégrer le programme de ce géant américain. Ses solutions de paiement numérique par carte Visa et de transfert d’argent ont convaincu les investisseurs américains. Depuis lors, l’Ivoirienne a accéléré la bancarisation de la Côte d’Ivoire, et se projette dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest comme le Sénégal.
« En 2020, nous étions à nos débuts. Malgré les défis, nous avons postulé parmi 20 000 applications et avons été sélectionnés. Ce fut un tournant pour Djamo », se souvient Hassan Bourgi. Selon lui, la clé pour convaincre Y Combinator, c’était la capacité de la solution présentée à prouver son impact dans le quotidien des utilisateurs. « Quand en mois, nous avons vendu 3 500 cartes, les investisseurs n’ont plus hésité. Cette performance nous a permis de lever 2,5 millions de dollars (près de 3 milliards FCFA en 2021). Ce fut le début d’une croissance qui ne s’arrête pas », dit-il.
HTS Partners, créateur de ponts entre investisseurs et start-ups
Quant à Hafou Touré, fondatrice de HTS Partners, elle a mis en lumière son expertise acquise aux États-Unis. Son cabinet de conseil accompagne les start-ups et PME dans leur recherche de financements.
« La Silicon Valley excelle grâce à son écosystème : éducation avancée, innovation technologique et vivier d’investisseurs audacieux. Cette ouverture inspire les entrepreneurs à concevoir des solutions créatives », souligne-t-elle.
Pour elle, le plus important est de renforcer la présentation des projets afin de séduire les investisseurs internationaux. À ses yeux, l’initiative Africa Gate to Growth est une opportunité unique pour surmonter les barrières linguistiques et culturelles qui freinent les start-ups francophones. Aussi, elle plaide-t-elle pour un « un écosystème qui a la capacité de prendre ce type de risque » dans les investissements. Elle estime que nos startups ont besoins d’investisseurs qui peuvent investir sur 10 entreprises tout en sachant qu’elles ne réussiront pas toutes.
Daba Finance, innover pour démocratiser l’investissement en Afrique
Boum III Junior est le CEO de Daba Finance, une start-up dont la mission est de rendre l’investissement accessible à tous, via une plateforme multi-actif. Selon lui, son expérience américaine a été cruciale pour développer des solutions adaptées aux besoins du continent.
« La Silicon Valley est avant tout une culture de l’innovation et de l’investissement audacieux. La mentalité des Américains est d’encourager les jeunes à tenter, échouer rapidement et réessayer aussitôt. Nous avons bénéficié d’accélérateurs aux États-Unis, où l’écosystème favorise les risques calculés », explique-t-il.
Global Technology Partners, le corridor US-Afrique
Serge Doh, vice-président de Global Technology Partners (GTP), a rappelé l’importance d’établir des liens forts entre les États-Unis et l’Afrique. « En 2005, nous avons lancé la première carte prépayée en franc CFA. Aujourd’hui, notre ambition est de créer un corridor éco-technologique entre les deux continents », indique-t-il. Pour le reste, il a rappelé que les pays anglophones dominent les financements technologiques en Afrique grâce à leur proximité culturelle et linguistique avec les Américains.
Pour réduire cet écart, il plaide pour une meilleure préparation des start-ups francophones. Dans ce sens, le programme Africa Gate to Growth représente une étape cruciale pour le développement technologique ivoirien. En s’inspirant des modèles de réussite comme Djamo, HTS Partners, Daba Finance et GTP, les startups ivoiriennes peuvent exploiter leur potentiel et créer une dynamique où la collaboration avec la Silicon Valley devient un catalyseur pour transformer la Côte d’Ivoire en un hub technologique.
James Kadie