La Fédération ivoirienne de football (FIF) a tenu son assemblée générale ordinaire, le 30 juin 2025, à Treichville, sous la présidence d’Idriss Diallo. Au cours de celle-ci, les membres du Comité exécutif de la FIF, du Bureau de la Ligue de football professionnel (LFP) et de la Ligue de football amateur (LFA), les présidents de ligues, de clubs de Ligue 1, Ligue 2, Division 3 et les délégués ont adopté à l’unanimité, « un amendement relatif à l’interdiction des paris sportifs ».
Paris sportifs interdits aux footballeurs, encadreurs, arbitres, dirigeants, etc.
Désormais, la FIF décide : « Est passible de sanctions toute personne relevant de la juridiction de la FIF – notamment les joueurs, les encadreurs techniques, les arbitres, les officiels, les dirigeants ou toute autre personne exerçant une activité liée au football – qui parie, directement ou par personne interposée, sur une rencontre ou une compétition de football organisée sous l’autorité de la FIF, de la CAF ou de la FIFA ».
Autrement dit, si un joueur, un entraineur, un arbitre, un officiel ou un dirigeant se connecte à un site de paris sportifs en ligne et prend un pari sur un match organisé par la FIF, la CAF ou la FIFA, il subira des sanctions prévues.

Et même s’il passe par une connaissance, un parent, un ami ou toute autre personne pour parier sur un match qui se joue en Côte d’Ivoire ou à l’étranger, par exemple, dans les championnats européens (Ligue 1 France, Premier League Angleterre, la Liga Espagne, Bundesliga Allemagne, Serie A Italie…), en Ligue des champions européenne ou africaine, en Coupe du monde, en Coupe du Roi ou de la Reine, en Coupe de France, etc., la loi s’impose à lui. Les paris sportifs interdits par la FIF sont sans exception. Ils concernent les sites de paris sportifs autorisés en Côte d’Ivoire comme ceux de la LONACI, 1Xbet, Premier Bet, BetClic, Momo Bet, etc.
Sanctions en cas de paris sportifs
En cas de violation de cet amendement relatif à l’interdiction des paris pris par la Fédération ivoirienne de football, les contrevenants s’exposent à une ou plusieurs sanctions :
- Suspension de toute activité relative au football sur 12 mois à 5 ans,
- Amende de 1.000.000 à 10.000.000 FCFA,
- Interdiction d’accès aux stades pour une durée minimale de 2 ans à 5 ans,
- Radiation définitive en cas de récidive ou de participation à un réseau organisé de paris illicites.
Et ce n’est pas tout. La FIF prévoit aussi des sanctions contre les clubs employant des professionnels du football en activité qui se rendent coupables de paris sportifs en ligne : « Aussi, les clubs peuvent être tenus pour responsables lorsque l’un de leurs membres est impliqué dans une infraction aux dispositions du présent article, notamment en cas de défaut de surveillance, de complicité ou de tolérance manifeste ». Les sanctions applicables au club employeur dont l’employé parie peuvent inclure :
- Déduction de points au classement,
- Interdiction de recrutement,
- Amendes ou exclusion temporaire ou définitive d’une ou de plusieurs compétitions.
Un combat porté par Zoro Marc
L’amendement relatif à l’interdiction des paris sportifs pris par la Fédération ivoirienne de football est le résultat d’un constat dans le milieu du football. Des joueurs, entraineurs et dirigeants de club sont devenus accrocs aux paris sportifs en ligne. La faute à la grande précarité ambiante dans le milieu du football ivoirien. Zoro Marc, ancien international ivoirien, actuel président de l’Union des footballeurs professionnels de Côte d’Ivoire (UFPCI), explique plus clairement : « Des footballeurs sont obligés de jouer aux paris sportifs pour arrondir leur fin de mois ».
« Dans notre championnat, des jeunes ont du mal à percevoir leur salaire. Souvent, on ne les paie pas. Donc, ils sont plongés dans le pari sportif. Ils se disent qu’à travers ça, ils peuvent avoir quelque chose pour finir le mois ou bien la semaine », précise-t-il, lors des Matinales de la LONACI, du 16 mai 2025, à l’hôtel Novotel de Marcory, dans le cadre du B2B Digital Day. Selon lui, la FIF a fait une erreur en plafonnant le salaire du footballeur à 120.000 FCFA. « C’est l’une des autres causes de l’addiction des joueurs au pari sportif », accuse-t-il.
Zoro Marc a donc fait de cette cause un combat personnel. Son organisation (UFPCI) s’est lancée dans une caravane de sensibilisation dans 10 villes du pays. Son objectif, c’est « de parler du phénomène, expliquer les risques du jeu excessif, mais aussi poser la question des droits fondamentaux des joueurs ». Du côté institutionnel, l’ancien international ivoirien est entré en discussion avec la Ligue professionnelle pour « éradiquer cette loi » sur le plafonnement salarial afin de donner au football ivoirien un statut de métier digne, « pas de débrouillardise déguisée ». Et sortir les joueurs de l’addiction aux jeux de hasard. Là, il a gagné une manche…





































