Les entreprises n’ont pas le droit de contrôler la présence de leurs travailleurs à partir de leur biométrie. C’est une violation de la protection des données à caractère que l’ARTCI dénonce, tout en menaçant…
L’Autorité de régulation des télécommunications de Côte d’Ivoire (ARTCI) a produit ce samedi 8 juin 2024, un communiqué dénonçant le recours abusif à la biométrie comme moyen de contrôle des employés dans les entreprises.
Contrôle biométrique, une atteinte à la vie privée
« L’ARTCI constate de façon récurrente que les structures du secteur public et privé ainsi que des particuliers ont recours à la biométrie comme moyen de contrôle de présence et d’accès de leurs employés… », écrit d’entrée le communiqué. La biométrie, selon Wikipédia, regroupe l’ensemble des techniques informatiques permettant de reconnaître automatiquement un individu à partir de ses caractéristiques physiques, biologiques, voire comportementales.
Les données biométriques sont des données à caractère personnel car elles permettent d’identifier une personne. L’ARTCI a rappelé aux responsables des structures qui y ont recours pour contrôler la présence ou l’accès de leurs employés, qu’elle a pour mission de s’assurer que l’usage des technologies de l’information et de la communication ne porte pas atteinte ou ne comporte pas de menaces pour les libertés et la vie privée des utilisateurs situés sur l’ensemble du territoire national.
L’ARTCI met en demeure les entreprises coupables de contrôle biométrique
Pis, à partir du contrôle biométrique, les entreprises s’arrogent le pouvoir d’analyser les attributs physiques des personnes, comme les traits du visage, les inflexions de la voix, les empreintes digitales, les empreintes de la paume de la main, la forme des veines des doigts et de la main, la structure des yeux, etc. Une violation flagrante de la législation en vigueur en Côte d’Ivoire surtout que personne ne sait quel usage ces entreprises font de la collecte de ces données à partir de la biométrie de leurs employés.
« L’ARTCI rappelle à toutes fin utile que l’utilisation de la biométrie est disproportionnée par rapport à la finalité et invite les contrevenants à mettre fin sans délai à la collecte et au traitement des données biométriques », souligne ce communiqué, qui « tient lieu d’avertissement et de mise en demeure », menace l’ARTCI. Le régulateur avertit que « tout contrevenant s’expose aux sanctions prévues par la loi N°2013-450 du 19 juin 2013 relative à la protection des données à caractère personnel ».
K. Bruno