Les travaux de construction du Data center national, sur le site de l’AIGF, à Abidjan-Marcory Anoumanbo démarrent incessamment. Le ministre de la Transformation numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, y a effectué une visite, ce jeudi 16 mai 2024.
Il entendait ainsi s’assurer que les partenaires du gouvernement dans ce projet – les Américains de Cybastion pour les infrastructures numériques, et le Groupe Porteo, spécialisé dans la construction et les infrastructures routières qui aura à charge la construction des bâtiments à travers l’étude des plans et l’exécution – sont prêts. Sur le site, en effet, les engins de travaux publics sont installés et les ouvriers, vêtus de leurs tenues de travail savent déjà ce qu’ils doivent faire.
400 racks, 3MW, 30.000 processeurs virtuels, 36 milliards FCFA
Les travaux (24 mois), au dire de Mboudi Golè Georges, directeur infrastructures de Cybastion, consistent en la construction de 2 salles de 1000m2. A l’intérieur, seront implémentés des data center de 400 racks, un rack pouvant contenir une quarantaine de serveurs. La puissance électrique de l’infrastructure, elle, est de 3MW fournis par du solaire et de l’énergie traditionnelle. Enfin, l’ensemble du site est doté d’un système de refroidissement de précision, et d’environ 30000 processeurs virtuels pour fournir le cloud souverain. Le tout pour un investissement global de 36 milliards de FCFA.
Selon le ministre Ibrahim Kalil Konaté, le Data center national est une réponse au premier pilier de la Stratégie nationale de développement du numérique, adoptée le 21 décembre 2021, c’est-à-dire mettre à la mettre à la disposition du pays des infrastructures numériques de pointe.
« Je suis venu donc rassurer Cybastion et son partenaire Porteo que nous sommes à leurs côtés. Nous ferons tout pour faire aboutir ce projet qui va permettre la création de contenu local hébergé en Côte d’Ivoire, et être un d’accélérateur de la transformation numérique de notre pays », a-t-il dit.
Objectif, la souveraineté numérique de la Côte d’Ivoire
Il est rejoint par le directeur infrastructures de Cybastion qui fait observer que « dépendre de l’extérieur pour ses besoins en capacités numériques peut être perçu comme une faiblesse ». Il est important, relève-t-il pour un pays de gagner sa souveraineté digitale, autrement dit, d’avoir un contrôle sur ses données, et des systèmes locaux de management de ces données afin d’éviter des situations comme celle du 14 mars 2024, avec la coupure des câbles de fibre optique.
« Si la technologie consommée par les Ivoiriens est située hors de la Côte d’Ivoire, quand il y a une coupure de câbles sous-marins, on n’accède plus à rien », prévient-il. En revanche, lorsque les données sont hébergées localement, le pays garde son autonomie et continue de fonctionner même s’il n’est plus relié au reste du monde.
« Si nous avions ces infrastructures en Côte d’Ivoire nonobstant la rupture des câbles sous-marins, on aurait pu fonctionner comme si de rien n’était. Il est temps de remettre les choses en place », tranche Ibrahim Kalil Konaté. La pose de la première pierre a eu lieu le 14 décembre 2023.
K. Bruno