L’ARTCI interdit le pointage par la collecte de données biométriques dans les entreprises et administrations publiques. Mais, elle ne se contente pas d’interdire. Elle leur offre des alternatives toutes aussi efficaces pour vérifier que leurs agents viennent au travail ou pas, et à quelle heure.
Dans une interview dans Le Régulateur, Désiré Aka, directeur de la protection des données à caractère personnel et vie privée de l’ARTCI, fait des recommandations aux entreprises et administrations publiques pour le contrôle de présence de leurs agents au bureau ou à l’usine, autre que la collecte de données biométriques qui, elle, relève du domaine réservé de l’ONECI.
Pointage électronique par cartes d’identification
« Au titre des alternatives, plusieurs solutions sont offertes. Il s’agit notamment de faire usage du pointage électronique par carte couplé à un dispositif de vidéosurveillance ; utiliser des digicodes ou maintenir les données biométriques sous le contrôle exclusif de la personne concernée pour des finalités autres que le contrôle du temps de travail », indique Désiré Aka. Dans la pratique, il recommande les cartes d’identification aux responsables du traitement des données ou agents chargés de vérifier que leurs collègues sont venus au travail ou pas, à l’heure ou pas.
Entre autres, les cartes RFID (Radio Frequency IDentification) à puce avec identification par radiofréquence pour l’accès aux locaux et la gestion des présences. Ou encore les cartes à bande magnétique codée utilisée pour accéder aux systèmes et locaux. L’ARTCI propose aussi les systèmes de badges : badges avec QR Codes scannés pour s’identifier et enregistrer la présence des employés, et les badges à code-barres scannés par des lecteurs pour l’identification.
Systèmes de pointage et contrôles d’accès numériques
Ensuite, Désiré Aka fait la promotion des systèmes de pointage. Par exemple, les horodateurs, des dispositifs physiques où les employés enregistrent leur arrivée et départ en insérant un badge ou une carte ; les systèmes de pointage manuels qui sont des feuilles de pointage où les employés notent leur heure d’arrivée et de départ. Et enfin, les contrôles d’accès numériques qui sont des mots de passe et codes PIN.
« Au regard des alternatives offertes, le recours à la biométrie pour le contrôle des temps de présence est inapproprié », tranche le directeur de la protection des données. Toutefois, « conformément à sa mission d’information et de sensibilisation prévue par la loi relative à la protection des données personnelles, l’ARTCI œuvre à vulgariser la loi sur la protection des données personnelles et à instaurer une culture de la protection des données personnelles et de la vie privée en suscitant les bons réflexes de la part de toutes les parties prenantes », soutient-il. Quand elle estimera en avoir fait assez, elle passera à la sanction pécuniaire et pénale. Un jour peut-être !
K. Bruno