Face à la télévision publique nationale où tout ne passe pas, les réseaux sociaux sont désormais, le moyen de communication privilégié des acteurs politiques dans leur aventure de conquête et reconquête du pouvoir. Tidjane Thiam, au cœur de l’actualité politique ivoirienne ces temps-ci en Côte d’Ivoire, exploite à fonds cette alternative.
Les publications Tidjane Thiam cumulent des centaines de milliers de vues
Dans une publication sur les réseaux sociaux, Facebook notamment, Tidjane Thiam, candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025 en Côte d’Ivoire, annonce, ce 14 mai 2025, avoir « saisi le ministre de la Justice pour demander la délivrance de son certificat de nationalité ». Plus tôt, le dimanche 11 mai 2025, toujours sur sa page Facebook officielle, il a annoncé, dans une vidéo, sa démission de la présidence du PDCI-RDA, parti politique ivoirien dont il est le candidat déclaré à la présidentielle de 2025.
Comme Tidjane Thiam, des acteurs politiques n’ayant pas accès aux médias d’Etat, la télévision nationale en particulier, utilisent les réseaux sociaux pour communiquer avec leurs militants et sympathisants. Dans cet exercice, ils cumulent des centaines de milliers de vues à chaque publication. Preuve, s’il en est besoin, que leurs messages atteignent avec une efficacité redoutable leurs cibles. Facebook et TikTok deviennent ainsi un précieux moyen de communication pour ces acteurs exclus des écrans de la télévision nationale. Les débats autour des sujets de communication choisis comme la nationalité, la liste électorale et bien d’autres, montrent à quel point une partie de l’opinion nationale les suit avec intérêt.
Les réseaux sociaux pour contourner la censure de la télévision nationale
Il n’y a d’ailleurs pas qu’en Côte d’Ivoire que les réseaux sociaux profitent aux acteurs politiques, aux artistes, aux universitaires, aux journalistes, etc. En France, Pascal Boniface, géo-politologue français, fondateur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), a été censuré pour ses opinions en faveur de la paix dans la guerre Russie-Ukraine, par des médias comme LCI, France Inter, France 5, etc. Il s’est alors tourné vers YouTube où il a créé une chaine. Et chaque jour, ses publications attirent des dizaines de milliers de visiteurs. « Ce qu’ils ne veulent pas entendre sur les chaines de télé publiques, ils l’entendront sur les réseaux sociaux », commentait-il à l’ouverture de sa chaine YouTube.
« Une pirogue n’est jamais trop grande pour chavirer », dit un proverbe africain. La censure d’une partie des opinions publiques par les médias publics est une entreprise en faillite. A l’ère des technologies de l’information et de la communication, rien ne passe inaperçu parce que la télévision refuse de diffuser. C’est un fait, les médias alternatifs sont désormais plus puissants que les médias traditionnels. Et croire que la télévision est trop grande pour chavirer est une erreur de jugement. Donald Trump a gagné deux fois les élections aux Etats-Unis, en partie, grâce aux réseaux sociaux. D’autres chefs d’Etats viendront au pouvoir, en partie, grâce à ces médias.