Dans l’univers numérique, les influenceurs web font face à une pression constante, confrontés aux critiques acerbes et aux allégations. Plongeons dans l’ombre des likes et des followers pour explorer le véritable coût émotionnel de la célébrité en ligne.
L’ascension des influenceurs web et leur omniprésence sur les réseaux sociaux soulèvent des questionnements sur les avantages et les inconvénients de leur renommée. La quête incessante de reconnaissance virtuelle peut impacter leur perception d’eux-mêmes et leur bien-être émotionnel. Ainsi, il est crucial d’explorer la dualité entre la gloire éphémère et la vulnérabilité sous-jacente qui accompagnent le statut d’influenceur.
Mensonges et injures en ligne : arme de destruction massive
Les attaques virtuelles peuvent être comparées à des armes de destruction massive. Pour ceux qui la suivent, Eudoxie Yao, influenceuse web, a été vue une fois en pleurs, lors de l’un de ses directs. « Je peux tout accepter, de toute façon je ne peux vous interdire de mentir sur moi. Depuis vous le faite, je ne réagis pas. Ne pensez pas qu’on ne lit pas vos messages. Nous sommes des humains comme vous. Je fais partie des influenceurs qui ne réagissent pas à chaud, mais quand ça touche à mon intégrité, il y a des limites », disait-elle.
Ces attaques ont des effets néfastes sur la santé mentale des influenceurs, tels que l’anxiété, la dépression, et les troubles liés à l’image corporelle. Zeinab Sawadogo, ancienne influenceuse Burkinabé vivant à Abidjan, témoigne : « J’ai toujours voulu être influenceuse. Pour moi, c’est une manière facile de se faire de l’argent. Dans les débuts je forçais, je voulais me faire connaître, j’étais dans les bad buzz pour attirer l’attention sur moi. Un jour, je me suis assise pour lire des commentaires, je vous assure que le métier d’influenceuse m’a automatiquement dégoûtée ».
Dépression : témoignages d’influenceuses
Elle ajoute : « Moi qui avais envie d’être connue, je me suis faite à l’idée que je n’avais pas le cardio pour le supporter. Des injures, des mensonges etc. Cela m’a poussée dans une grosse dépression, j’ai quitté le Burkina pour Abidjan où je vis ma vie tranquillement loin des réseaux ». Le récit d’Amina, danseuse et chorégraphe, illustre la résilience face à l’adversité numérique et met en lumière l’importance des ressources et du soutien dans la lutte contre la dépression virtuelle.
« De base, je ne suis pas influenceuse. Je suis juste danseuse, je tourne aussi pas mal de clips. Depuis un moment, je ne traîne avec pas mal d’artistes, pour moi cela me permettra d’avoir pas mal de contrats. Malheureusement, les internautes ont décidé de me pousser au pire. Chaque jour, je me bats pour rester forte face aux commentaires haineux. C’est comme si ma vie privée était exposée en permanence au jugement du monde entier. Les mensonges et les attaques en ligne m’ont poussée dans une spirale de doute et de tristesse. Il est difficile de rester authentique quand on est constamment critiqué », raconte-t-elle.
En fin de compte, derrière les filtres et les sourires forcés, se cachent des êtres humains vulnérables. La quête de la perfection en ligne peut parfois laisser des cicatrices invisibles. Il est temps de se soutenir mutuellement et de promouvoir la bienveillance numérique pour que la lumière des réseaux sociaux brille sans éclipser la santé mentale de ceux qui l’animent.
Aida Soro