Dans le cadre de la vulgarisation de l’intelligence artificielle, le gouvernement ivoirien a ouvert une campagne de sensibilisation sur les enjeux et les avantages de l’utilisation de l’IA dans divers secteurs d’activité, notamment l’agriculture. C’est dans cette dynamique que le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation a organisé, le jeudi 26 juin 2025, un groupe de travail stratégique (task force), sous la direction de Stéphane Kounandi Coulibaly, directeur de l’innovation, des start-ups et du secteur privé au sein du ministère.
Fédérer l’écosystème numérique autour de l’IA de manière éthique et responsable
Plusieurs entrepreneurs de start-up, professionnels du secteur numérique et experts du ministère ont répondu présent à cette rencontre. Au programme figuraient la présentation de solutions digitales, la création de groupes de travail, ainsi que des discussions et échanges d’expériences. Plusieurs startups, dont Meraki Tech, Livraix et Mobla, ont aussi présenté leurs innovations.
Durant la séance, des groupes de travail ont été constitués pour proposer des solutions concrètes aux défis liés à l’IA. Les discussions se sont organisées autour de six grands axes : régulation et éthique pour une utilisation responsable de l’IA ; innovation, recherche et développement ; communication et partenariats ; infrastructures et données ; formation et inclusion ; start-ups et applications de l’IA.
Ces groupes sont composés d’experts du numérique, d’enseignants-chercheurs et d’entrepreneurs tech. Le ministère a annoncé la création, d’ici à fin 2025, d’un label baptisé Safe IA qui va organiser l’usage éthique de l’IA en Côte d’Ivoire.
La Case Agri : collecte et utilisation des données agricoles
Coulibaly a également insisté sur l’importance de mettre en place des infrastructures informatiques robustes, ainsi qu’une politique claire de gestion des données. Il a cité comme exemple le projet pilote développé dans le domaine agricole, dénommé La Case Agri, qui sert de base de test pour la collecte et l’utilisation des données agricoles. Ce projet vise à mettre en place une base de données ouverte et partagée, alimentée par les différentes agences du ministère de l’Agriculture et les institutions sociales. L’objectif est de disposer, d’ici la fin de l’année, d’un prototype fonctionnel capable d’intégrer et de centraliser les data inputs issus des secteurs prioritaires identifiés.
En complément des axes abordés, l’accent a été mis sur l’importance de former la population aux métiers de l’intelligence artificielle. Il a ainsi été décidé de mettre en place un système de formation destiné à former des éducateurs capables de transmettre à la population et aux enfants, dès l’âge de 10 ans, les bases du codage, de la robotique et d’autres compétences liées à l’IA. L’objectif est de développer des méthodes d’apprentissage ludiques et adaptées, afin d’intégrer progressivement ces connaissances au sein du système scolaire et éducatif ivoirien dans les années à venir.
Accompagner l’émergence des start-ups
En outre, la task force a mis en lumière la volonté du gouvernement ivoirien de faire des start-ups locales de véritables références à l’échelle internationale. Le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation prévoit ainsi d’accompagner plusieurs entrepreneurs dans le développement de leurs projets par le renforcement des capacités, l’accès au financement, les communications stratégiques et la création de partenariats, tant au niveau national qu’international. Cet accompagnement va positionner les start-ups ivoiriennes sur la scène panafricaine, voire mondiale.
Au terme de cette séance, il a été décidé d’organiser une nouvelle rencontre afin de préciser les activités et les travaux menés par chacun des groupes de travail, en vue d’élaborer un plan d’action définitif pour chaque axe stratégique. La prochaine task force est prévue en juillet 2025 à l’Université Polytechnique de Bingerville.
Ornella Izai