Est appelée transformation digitale, l’intégration des technologies à l’ensemble des opérations d’un secteur d’activités. En Côte d’Ivoire, plusieurs entreprises se sont approprié des process digitaux qui leur permettent de gagner en efficacité et d’améliorer l’expérience utilisateur. Dans la plupart des cas, l’impact n’est pas perçu comme tel par les consommateurs. La digitalisation simplifie, pourtant, leur quotidien. État des lieux dans le secteur du transport.
En Côte d’Ivoire, dans le secteur des transports, tout roule à merveille, en dépit de quelques nids de poules. La digitalisation est palpable dans le pays et fait l’unanimité des utilisateurs. Pourtant, il y a dix ans, les Ivoiriens devaient se tenir bras tendu, sous le soleil ou la pluie, et sur le trottoir pour espérer avoir un taxi, après plusieurs minutes d’attentes. Cette époque est révolue. Cette action n’est plus une contrainte, elle est plutôt un choix. À l’heure actuelle, grâce aux outils digitaux, le taxi vous attend au seuil de votre porte. Quelques clics sur votre smartphone suffisent !
Transport individuel : digitalisation réussie
Cette transition a débuté en janvier 2015 avec Izicab, une plateforme de mise en relation entre utilisateurs et chauffeurs, à destination des entreprises. En 2016, Vangsy Goma lance AFRICAB, la première plateforme de VTC (véhicule de transport avec chauffeur) de Côte d’Ivoire, à destination du grand public. Depuis lors, plusieurs plateformes de VTC ont débarqué sur le territoire, avec des améliorations continues dans l’utilisation de leurs applications mobiles et dans leurs prestations de service.
La dernière en date est InDrive et la plus connue Yango. Mais il y a aussi Uber, Heetch, Go’Babi. Pour un fonctionnement optimal, ces applications embarquent des technologies pertinentes : la géolocalisation, le paiement électronique, et surtout les algorithmes d’estimation de prix basés sur les kilométrages. La matérialisation de cette transformation digitale dans le secteur du transport individuel est spectaculaire. Le succès est tel que les transports en commun, hormis les minicars ou gbakas, s’y sont tous mis.
Digitalisation progressive des transports en commun
En effet, la plupart des moyens de transport en commun ont fait le grand saut. La SOTRA, la plus grande entreprise dans ce registre, a mis en place un système de paiement électronique, à travers des cartes de bus équipées de puces. Cette innovation facilite le paiement des tickets, réduit les difficultés de restitution de monnaie, en plus d’offrir de la traçabilité dans la collecte des fonds dans les autobus. Mieux, la SOTRA dispose d’une application mobile tout-en-un, qui continue d’être développée. Elle permet de recharger les cartes de bus, suivre l’itinéraire des véhicules, connaitre le temps d’attente à l’arrêt, et la disponibilité des bus d’une ligne précise. Certes, les options ne sont pas encore abouties, il n’empêche que c’est un bon début qui contribue à la simplification de la vie des usagers.
Quant aux taxis communaux (wôrô-wôrô), ils ne disposent toujours pas d’applications mobiles pour gérer leur large flotte de véhicules. Toutefois, de plus en plus de conducteurs acceptent les paiements électroniques. Il est donc possible de payer votre trajet en scannant simplement un code QR Wave ou Orange Money dans plusieurs taxis de Cocody. Ailleurs, ce mode de paiement est rare.
La digitalisation touche enfin les sociétés de transport interurbain, UTB notamment. Le géant du transport des personnes de la région du centre de la Côte d’Ivoire a développé « Tickets UTB », une application mobile pour le paiement de tickets et la réservation de voyages. Une initiative qui permet d’éviter les files d’attentes dans les gares, les pertes de ticket et autres déconvenues. Plusieurs autres compagnies de transport suivent la tendance.
Les contrôles routiers sous emprise digitale
Depuis 2021, Quipux Afrique SA, sous la direction d’Ibrahima Koné, pilote le système de transport intelligent (STI) de la Côte d’Ivoire, intégrant des technologies de vidéo-verbalisation et de gestion du trafic routier pour fluidifier la mobilité urbaine à Abidjan. En cas d’infraction au code la route (Violation du feu tricolore, excès de vitesse, etc.) des algorithmes envoient une notification, par SMS, au propriétaire du véhicule, de même que l’amende correspondante à payer lors de la visite technique. Grâce à un réseau de 173 radars fixes et mobiles, l’initiative Quipux améliore la sécurité routière et optimise la circulation, au profit des usagers.
Point important, les nouvelles plaques d’immatriculation sont dotées d’un code QR. Une fois scanné par les contrôleurs agréés, ce code donne des informations utiles sur le véhicule et son propriétaire. Aujourd’hui, « lorsque tu montes dans un taxi, le premier réflexe du chauffeur, c’est d’interpeller le client sur le port de la ceinture de sécurité», a confié Ibrahima Koné, à Abidjan.net, le 22 février 2024. Preuve de l’avancée de la sécurité routière dont le mérite revient… à la transformation digitale.
James Kadié