Le B2B Digital Day en est à sa 4e édition. Comme chaque année, il rassemble des chefs d’entreprise, professionnels et passionnés du numérique, venus participer à des discussions enrichissantes. Lors de la première journée, ce jeudi 15 mai 2025, des experts se sont réunis pour échanger sur le thème : Digitalisation des services publics : vers des administrations plus intelligentes et inclusives. Ce panel a permis de dresser un état des lieux précis. Il a aussi mis en avant des progrès réalisés par certaines administrations.
Etat des lieux de la digitalisation des services publics en Côte d’Ivoire
En termes de transformation numérique de l’administration publique, la Côte d’Ivoire est sur la bonne voie.
Au B2B Digital Day 2025, Madoussou Doumbia, conseillère au cabinet du président de la république, a donné un aperçu des initiatives entreprises au cours de la dernière décennie pour une administration entièrement numérique, avec l’objectif ambitieux du « zéro papier » d’ici 2030. Elle cite la digitalisation des processus, la mise en place de cadres structurants, aussi bien au niveau de la gouvernance, avec des lois, mais également des infrastructures.
La conseillère a rappelé que, bien avant les discussions actuelles sur l’intelligence artificielle et la gouvernance des données, le pays avait déjà lancé une stratégie numérique pour la période 2021-2025. Par ailleurs, celle-ci est en cours de révision afin d’être prolongée jusqu’en 2030.
Elle poursuit : « On a mis également en place, je pense que c’était en 2023, ce qu’on avait appelé le Comité National de Digitalisation, le CnDigit, dont l’objectif justement était de coordonner et piloter les différentes initiatives qui sont faites dans les différents ministères et entités publiques, de manière à avoir une démarche cohérente et atteindre nos différents objectifs. »
Les résultats sont donc encourageants et vont dans le bon sens. Certes, il reste encore des défis importants à relever, notamment en matière d’appropriation des outils et d’inclusion numérique. Mais la Côte d’Ivoire semble bien partie pour présenter de grandes choses.
Des avancées concrètes dans le domaine de la Justice
Dans le cadre de cette digitalisation des services publics, le ministère de la Justice a placé la barre très haut. Auger Seoulou, coordonnateur des projets digitaux au Ministère de la justice, déclare :
« Le secteur de la justice a travaillé sur la possibilité d’offrir à toute la population ivoirienne, c’est-à-dire 31 millions de personnes, la possibilité de pouvoir demander en ligne, recevoir en ligne un document qui est totalement légal et utilisable par les administrations. »
Un exemple concret est la mise en place de la plateforme : e-justice.ci. Le citoyen ivoirien peut désormais faire une demande de certificat de nationalité entièrement en ligne et authentifier ce document directement sur la plateforme. Jusqu’à présent, aucune autre administration publique n’a été aussi loin dans la digitalisation d’un service.
« Il faut noter qu’en juin, c’est-à-dire le mois prochain, à ce certificat, va s’ajouter le casier judiciaire, donc, on va donner la possibilité de pouvoir faire la demande de casier judiciaire en ligne et à terme, c’est 66 actes de justice qui vont être soumis sur la plateforme de e-justice. Donc, lorsque vous aurez besoin de faire une démarche administrative qui ait un rapport avec la justice, vous n’aurez juste qu’un seul lien qui va retracer votre historicité avec la justice. » indique Auger Seoulou.
Cette démarche ne concerne pas seulement les documents administratifs, mais aussi les processus et le paiement. Tous les moyens de paiement sont pris en compte. Les solutions de l’État comme Trésor Pay mais aussi des services comme Wave ou Orange Money. Bientôt, les cartes bancaires comme Visa ou Mastercard seront aussi intégrées.
« Aujourd’hui, c’est faisable avec le certificat de nationalité. Mais quand on va intégrer le casier judiciaire, ça sera également possible qu’un ivoirien qui se trouve à Johannesburg puisse demander son casier judiciaire dans l’endroit où il est né, le recevra de manière digitale et le faire authentifier depuis le pays où il se trouve. » Ajoute-t-il.