En 2024, les coupures d’internet ont coûté aux pays africains. Selon un rapport publié le 2 janvier par Top10VPN, l’Afrique subsaharienne a enregistré des pertes économiques estimées à 1,5 milliard de dollars, soit 19 % des pertes globales évaluées à 7,69 milliards de dollars.
Un lourd tribut économique pour l’Afrique subsaharienne
Le rapport de Top10VPN révèle que l’Afrique subsaharienne a subi 32 938 heures de coupures d’Internet, affectant environ 111,2 millions de personnes. Ces restrictions, souvent justifiées par des arguments de sécurité ou de gestion des crises, ont impacté les secteurs économiques, l’accès à l’information et les droits fondamentaux des citoyens.
En Afrique occidentale, la facture s’élève à 76,3 millions de dollars, avec des cas marquants au Sénégal et en Guinée. Dans le premier pays cité, les coupures liées aux manifestations autour des élections présidentielles ont causé 15,4 millions de dollars de pertes. Ces interruptions ont impacté la vie de 8 millions de personnes sur 1 219 heures de restriction. En Guinée, par contre, l’addition est plus salée. Les turbulences politiques entre la fin de 2023 et le début de 2024 ont engendré des pertes estimées à 60,9 millions de dollars sur 7 632 heures, impactant 4,9 millions de citoyens.
La Côte d’Ivoire épargnée ?
Les gouvernements africains justifient les coupures d’Internet par des préoccupations sécuritaires. En Guinée, par exemple, les autorités ont évoqué un problème de sécurité pour expliquer les restrictions. Or, ces interruptions exacerbent les tensions vu qu’elles floutent la transparence pourtant essentielle dans des situations de crise.
Contrairement à d’autres pays de la région, la Côte d’Ivoire n’a pas connu de coupures notables en 2024, sauf une interruption temporaire liée à une rupture de câbles sous-marins en mars.
Mais, à l’approche des élections présidentielles, des inquiétudes subsistent quant à la garantie d’un accès continu à Internet. L’histoire récente dans d’autres pays africains montre que ces périodes électorales sont souvent propices aux restrictions numériques.
James Kadié