En 2025, de nombreuses personnes continuent de se faire avoir sur internet. Elles se font extorquer des sommes faramineuses par des arnaqueurs expérimentés. Ceux-ci élaborent des plans minutieux qui font, à tous les coups, des victimes. BN, une jeune cadre ivoirienne, en est, malheureusement, une.
Arnaque aux sentiments
Cette histoire commence lorsque BN est ajoutée à un groupe WhatsApp dans lequel se trouvaient d’anciens amis et élèves de son établissement scolaire. BN est particulièrement ravie de renouer avec ses souvenirs et amis d’enfance. Elle y retrouve KGF, un ancien camarade de classe pour qui elle s’éprend. Rapidement, leur relation évolue, et les deux anciens camarades des années collège deviennent un couple semblant filer le parfait amour.
De cette idylle naissent des projets d’avenir dans lesquels BN s’investit pleinement. KGF lui propose de participer à ce qu’il qualifie d’« opportunité en or » : un projet de construction d’une clinique neuve, censée appartenir à une prétendue cousine nommée GL, vivant en Europe. Afin de rendre le projet plus crédible, KGF organise même des discussions entre BN et GL.
Convaincue par les échanges, BN transfère la somme de 11 millions de FCFA, espérant un retour sur investissement conséquent. Cependant, les semaines puis les mois passent sans aucune avancée concrète. Plus tard, elle apprend que GL est décédée, ce qui la plonge dans un profond désarroi. Dans la foulée, une autre personne, KE, présentée comme la sœur de KGF, lui promet un remboursement qui, contre toute attente, n’aura jamais lieu.
Des personnages fictifs animés via des comptes WhatsApp
Pris de soupçons, BN décide alors de contacter la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) pour y déposer une plainte. Suite à cela, des investigations sont menées en collaboration avec les bureaux techniques de l’ANSSI. Ces enquêtes révèlent, à la grande surprise de BN, que KGF a tout inventé dans le seul but de lui soutirer de l’argent. En effet, GL et KE n’existaient pas : il s’agissait de personnages fictifs animés via des comptes WhatsApp créés par KGF lui-même.
À l’issue des investigations, et après son interpellation, KGF avoue avoir monté cette histoire de toutes pièces, dans l’espoir d’investir dans une ferme, projet entrepreneurial qui s’est finalement soldé par un échec. Il a été conduit devant le parquet où il devra répondre des chefs d’accusation d’escroquerie et d’usurpation d’identité, conformément à la loi 471 du Code pénal et à l’article 19-1 de la loi sur la lutte contre la cybercriminalité.





































