À l’ère numérique, il est crucial d’examiner de près les risques liés à la cyber-exposition. La PLCC met en lumière les dangers potentiels associés au partage de données personnelles sur internet.
La question de la confiance en ligne est un sujet brûlant. Alors que de nombreuses personnes accordent une confiance aveugle à leurs contacts virtuels, la réalité est que la toile peut dissimuler des intentions malveillantes. La PLCC souligne l’importance de ne pas confondre la proximité virtuelle avec la confiance absolue en ligne.
La confiance en ligne est un risque à ne pas prendre
« On te dit de ne plus envoyer de vidéos ou de photos de ta nudité à un inconnu ou même à ton pain croustillant, tu ne comprends pas ? On verra bien », est un slogan de campagne de la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC), bien visible sur son site internet et ses pages réseaux sociaux. C’est que « les conséquences d’un partage impulsif ou négligent peuvent être profondément préjudiciables », prévient la PLCC. Des cas de cyber-harcèlement, de chantage ou de diffamation en ligne ont mis en lumière les dangers d’une exposition excessive sur internet. La PLCC met donc en garde.
Solange Yao, étudiante dans une université de la place, témoigne : « Je me souviens qu’à un moment de ma vie, j’aimais me filmer nue, et le laisser dans mon téléphone. Une fois en pleine causerie avec ma meilleure copine, je lui ai envoyé en lui disant que j’avais un beau corps. De mon côté, j’ai supprimé la vidéo de notre conversation, mais elle l’avait toujours. Des mois plus tard, notre amitié a pris un coup, on ne se parlait plus. Figurez-vous que mon amie a publié la vidéo que je lui ai envoyée, des mois plus tard en statut et ceci a envahi la toile ».
Les voix de ceux qui ont vécu les conséquences
Les témoignages sont nombreux de personnes ayant vécu les conséquences d’une cyber-exposition. « J’ai l’habitude de me filmer nue, et je crois que tout le monde le fait. L’intention n’est pas de le publier, mais on se dit qu’on est libre de filmer ce qu’on veut. Malheureusement pour moi, j’ai un fils, et à ce moment, il avait 6 ans, il adorait jouer avec mon téléphone. Je devais prendre ma douche. Pour ne pas le laisser seul, je lui ai remis mon appareil. Et il a transféré mes vidéos à mes contacts sur WhatsApp et Messenger. Quand je suis sortie de la douche, j’ai vu 56 appels en absence, c’était ceux qui avaient reçu la vidéo qui m’appelaient », se souvient Olivia N’guessan, commerciale dans une entreprise de la place.
« Heureusement pour moi, la majeure partie, c’était des proches, je leur ai demandé de supprimer. Les autres ont publié sur Snapchat et Facebook. Je ne pouvais pas en vouloir à mon fils mais à moi-même », ajoute-t-elle. Mais, Jean Martial, internaute sur Facebook, lui, ne comprend pourquoi certaines personnes se filment nues. « Pourquoi prendre ce risque ? », s’interroge-t-il. « Le téléphone est un appareil. Il peut se perdre ou être volé, alors pourquoi prendre ce risque ? Nous avons assisté à la vidéo de Jada Dia, influenceuse ivoirienne, qui a publié accidentellement ses photos nues. Le temps de s’en rendre compte, beaucoup les avaient déjà enregistrées. Faites attention, internet va vite et n’oublie rien ! », prévient-il.
Aida Soro