Pour l’inclusion numérique en Côte d’Ivoire, les acteurs du public et du privé mettent les petits plats dans les grands. Outre la Stratégie nationale de l’IA, des colloques et salons se multiplient et drainent du monde lors des ateliers et master-class sur les technologies innovantes parmi lesquelles la data science, l’intelligence artificielle et l’internet des objets (IoT). De quoi s’agit-il ? Comment ces technologies transforment-elles le quotidien des Ivoiriens ? Décryptage.
1- Data science
Quésaco ?
La data science, littéralement, c’est la science des données. Et une donnée est une information. Cette discipline consiste à collecter, traiter et analyser d’énormes volumes de données pour en extraire des connaissances à exploiter. Dans la pratique, les algorithmes de data science utilisent des modèles prédictifs et des analyses descriptives pour détecter des tendances, automatiser des processus et améliorer la prise de décision.
Cas d’usage de la data science
L’interdiction des motos sur le boulevard VGE en 2025 annoncée par le directeur général des transports et de la circulation, Oumar Sacko le lundi 23 décembre 2024 est un cas d’usage de la data science. De fait, 37% des tués de la route sont des utilisateurs d’engins à 2 et 3 roues. C’est la data science qui a permis de déterminer que ces véhicules sont les plus à même de provoquer ou subir un accident sur cette grande artère. Pour arriver à cette conclusion, la data science a permis de croiser plusieurs données qui incluent le moindre accrochage répertorié par les forces de l’ordre, les pompiers et les services d’urgences des hôpitaux, et ce, sur une période bien définie.
Le ministère de la Santé aussi utilise la data science pour suivre en temps réel la propagation des maladies comme le paludisme et la dengue. Cela pour anticiper les pics épidémiques et optimiser la distribution des ressources médicales, comme nous l’a expliqué Daouda Fofana, data analyst dans un laboratoire pharmaceutique bien connu.
« La data science nous permet de connaitre les traitements nécessaires pour une région donnée et de savoir comment la population qui s’y trouve pourrait réagir à ces médicaments » dit-il.
2- Intelligence artificielle
Quésaco ?
Pour plusieurs Ivoiriens, l’intelligence artificielle est un concept encore flou. Les plus curieux limitent l’IA à ChatGPT et autres outils d’IA générative. C’est le constat fait lors des salons sur cette technologie, observation également faite lors de nos micros-trottoirs. L’intelligence artificielle (IA) est un processus d’imitation de l’intelligence humaine par le biais d’algorithmes de calcul.
Cas d’usage de l’intelligence artificielle
À partir de cette définition basique, il faut comprendre que l’IA était au cœur de plusieurs usages depuis longtemps, avant même l’explosion des IA génératives en 2022. Elle permettait aux ordinateurs d’exécuter des tâches comme la reconnaissance d’images, la traduction automatique ou la prise de décision autonome. L’IA utilise la machine learning c’est-à-dire que les algorithmes s’améliorent avec l’expérience, et le deep learning qui une méthode avancée basée sur les réseaux de neurones profonds.
Ces aptitudes lui permettent d’automatiser des processus complexes et d’analyser d’énormes quantités de données en un temps record. Sous nos tropiques, Djamo, par exemple, utilise l’IA pour analyser les habitudes financières des utilisateurs et leur propose, par la suite, des services bancaires adaptés. Jool International, une AgriTech spécialisé dans les solutions par drone, utilise aussi l’IA pour détecter les anomalies sur les plantes, l’hygrométrie et la qualité des sols dans les plantations.
3- Internet des objets (IoT)
Quésaco ?
Quant au concept Internet des objets (IoT), il désigne un réseau d’objets connectés capables d’échanger des informations via internet, sans intervention humaine. C’est ce processus qu’embarquent les montres connectées. Cela englobe les capteurs intelligents, les montres connectées et les véhicules autonomes.
Cas d’usage de l’IoT
Le fonctionnement est simple. Les objets IoT collectent des données grâce à des capteurs intégrés et les transmettent à des serveurs ou à des applications via le cloud. Ces données sont ensuite analysées pour automatiser des actions et améliorer l’efficacité des processus. À titre illustratif, dans le projet e-pisciculture lancé par État de Côte d’Ivoire via l’ESATIC, l’ANSUT et le CRO, de nombreux capteurs sont utilisés pour déterminer la qualité de l’eau et la santé des poissons. Ces capteurs fonctionnent indépendamment l’un de l’autre grâce à l’IoT, pour avoir des informations en temps réelle. Ce qui réduit les étapes chronophages et optimise le rendement.
La transformation digitale est réelle et perceptible en Côte d’Ivoire. Les technologies susmentionnées sont utilisées dans plusieurs secteurs d’activités. À celles-ci s’ajoutent la blockchain, le cloud computing et la cybersécurité pour un rendu optimal.
James Kadié