Consciente de la menace que représentent les déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E), la Côte d’Ivoire a pris des mesures significatives pour résoudre cette problématique. Le représentant du ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique a officiellement présenté deux projets de lois visant à encadrer la gestion de ces déchets spécifiques, lors de la 2ème édition des E-Waste Days, les 10 et11 avril 2025, à Abidjan.
Un décret pour règlementer la gestion rationnelle des D3E
Protéger l’environnement est l’affaire de tous car il y va du bien-être des générations futures. La situation en Afrique, caractérisée par la dégradation des terres et la pollution des eaux, montre la nécessité d’agir dès maintenant. Les déchets, généralement perçus comme un problème, peuvent, toutefois, receler un énorme potentiel, notamment dans le domaine de la dépollution et de la restauration environnementale.
La Côte d’Ivoire a su anticiper cette opportunité, en ce qui concerne les flux de déchets électroniques et électriques. Gustave Aboua, représentant du ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition Écologique, s’en explique :
« La Côte d’Ivoire a vite compris que les déchets, surtout électroniques et électriques, sont des facteurs, pour ne pas dire, une composante nécessaire pour la dépollution ou pour restaurer la santé environnementale de notre pays. Elle a, à cet effet, adopté le décret nº 2017-217 du 5 avril 2017 portant gestion écologiquement rationnelle des déchets d’équipements électriques et électroniques ».
Interdiction de la combustion des déchets électroniques à l’air libre
Selon lui, ce décret a pour but d’établir des exigences financières et opérationnelles pour une gestion écologiquement rationnelle des D3E, de promouvoir la valorisation, la réutilisation et le recyclage de ce type de déchets. Il vise aussi à encourager les entreprises qui produisent ou utilisent des D3E à participer activement à la mise en place d’un système réglementé de gestion de ces déchets.
Le décret nº 2017-217 du 5 avril 2017 interdit, par conséquent, la combustion des déchets électroniques à l’air libre ainsi que leur déversement dans les plans d’eau ou dans des poubelles non adaptées. Le texte stipule que les importations et les exportations des D3E doivent se faire que dans les conditions prévues par les conventions de Bamako.
« Toute violation de ces dispositions est sévèrement sanctionnée par le Code pénal du Code de l’environnement », prévient le représentant du ministre de l’Environnement.
Projet UPOPSI, pour une gestion éco-responsable des D3E et des véhicules en fin de vie
Face à la grande quantité de déchets électroniques produits, le gouvernement ivoirien a également lancé le projet UPOPCI, financé par le FEM (Fonds pour l’environnement mondial) avec une participation de la Côte d’Ivoire. Mis en œuvre avec le soutien technique de l’ONUDI, ce projet vise à dénicher des solutions durables pour gérer les déchets des voitures hors d’usage et des équipements électriques et électroniques.
Il aidera à la création de 200 sites pilotes pour démonter les D3E et les véhicules en fin de vie. Deux entreprises de recyclage de plastique et une entreprise chargée de recycler la ferraille seront sélectionnées pour permettre de mieux recycler le plastique issu des déchets électroniques.
« Ce projet va permettre la bonne gestion d’au moins 1 000 tonnes de D3E par jour. Comme je l’ai dit, il connaît une phase de mise en œuvre qui va aboutir bientôt à la construction des 200 sites pilotes pour la démonstration et de l’évitement des pollutions venant des D3E », souligne Gustave Aboua.
Cap sur la réduction des déchets d’équipements électroniques et électriques
Dans ce sens, le gouvernement a déjà engagé des actions pour renforcer les capacités et établir des partenariats, notamment avec le secteur privé et des organisations telles que l’Alliance africaine pour la promotion de l’économie circulaire.
Le représentant du ministre précise aussi que son pays est, aujourd’hui, à l’étape de l’élaboration des arrêtés d’exécution de la Stratégie nationale de promotion de l’économie circulaire. Une stratégie qui a été conçue de manière collaborative, avec tous les acteurs du domaine des D3E.
« Nous voulons, à travers ces activités, à travers ces stratégies, à travers ces décrets, rehausser notre contribution dans la réduction des D3E en Côte d’Ivoire et surtout participer à relever le niveau de promotion pour ne pas dire d’éradication des émissions au niveau des déchets », promet-t-il.