Diabaté Zié Jacques est chef de département juridique à l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI). A l’occasion des ID Day, à Abidjan, il a accordé une interview à Digitalmag.CI Pour lui, grâce aux actions de cybersécurité de l’ANSSI, le cyberespace ivoirien est plus sûr, même si les menaces demeurent.
Qu’est-ce que l’ANSSI ?
L’ANSSI, c’est l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Elle a été créée par décret en date du 30 octobre 2024 sous la forme d’une agence d’exécution. L’ANSSI est dirigée par le colonel-major Guelpétchin Ouattara. Elle comprend aussi un directeur général adjoint, en la personne de Konan Elie Wilfried. Les activités de l’ANSSI sont supervisées par un Conseil de surveillance dont les membres ont été nommés par décret du président de la République.
Quelles sont les missions principales de l’ANSSI ?
Au nombre des missions de l’ANSSI, il y a la sécurisation des systèmes d’information sur l’ensemble du territoire. Cela sous-entend les infrastructures critiques de l’administration publique et des entreprises privées. A côté de cela, l’ANSSI a pour mission de promouvoir toutes les bonnes pratiques en la matière dans le cyberspace en Côte d’Ivoire. L’ANSSI a aussi pour mission de contribuer aux enquêtes pénales auprès des juridictions pour aider à établir, sous forme de preuves numériques, la véracité des faits qui se commettent sur un système d’information. L’ANSSI participe, enfin, à toutes les activités qui sont de nature à permettre de mieux sécuriser le cyberspace pour en faire un espace de confiance.
Quel est l’état des lieux de la sécurité du cyberespace en Côte d’Ivoire ?
Parlant de l’état des lieux de la sécurité du cyberspace en Côte d’Ivoire, il faut s’en féliciter. Contrairement aux années 2000, où la Côte d’Ivoire était classée parmi les pays qualifiés de pays de brouteurs, aujourd’hui, avec l’action coordonnée de l’ANSSI, à travers des structures qui agissaient par le passé de manière disparate, notamment le CI-Cert, la PLCC, la DTT ainsi que l’ARTCI, au sein de laquelle se trouvait le CI-Cert, aujourd’hui, toutes ces entités-là ont vu les prérogatives centralisées au sein de l’ANSSI. Aujourd’hui, grâce à l’action coordonnée de cette agence, nous sommes en même de nous féliciter de l’état des lieux de la cybersécurité en Côte d’Ivoire, grâce aux actions menées par l’ANSSI.
Dans ce sens, comment l’identité constitue-t-elle un parapluie pour un individu ?
L’identité constitue un parapluie pour l’individu en ce sens qu’elle permet à une personne physique d’être titulaire et de disposer de ses droits. De plus, l’identité permet à une personne physique de bénéficier des services fournis par l’administration publique. Sans identité, vous ne pouvez pas bénéficier des services publics parce que seule son identité permet d’effectuer ses d’activités en toute quiétude.
Quels sont les niveaux de sécurité que l’ANSSI déploie pour sécuriser l’identité des Ivoiriens ?
Il faut dire que l’action de l’ANSSI est encadrée par un cadre réglementaire. L’ANSSI s’appuie sur une politique générale de système d’information qui a été mise en place par l’Etat de Côte d’Ivoire. Et cette politique contient un référentiel général de sécurité d’un système d’information. Celui-ci fixe les grandes lignes, les principes fondamentaux que les administrations publiques comme privées doivent respecter pour déployer un système d’information. Si ces aspects sont pris en compte, alors, on peut dire qu’il y a vraiment des dispositifs qui permettent aux citoyens de pouvoir bénéficier d’un cyberespace sécurisé.
Quelles sont les menaces pour lesquelles la population sollicite le plus l’ANSSI ?
Les menaces pour lesquelles la population sollicite le plus l’ANSSI sont de trois ordres. Il s’agit, en première position, de l’atteinte à la dignité humaine. Le deuxième aspect pour lequel l’ANSSI est régulièrement sollicitée, est relatif à l’usurpation d’identité sur les réseaux sociaux ou bien dans le cyberespace. Le troisième aspect qu’on peut mettre en relief, à côté de l’atteinte à la dignité humaine et l’usurpation d’identité, c’est l’utilisation frauduleuse des moyens électroniques. Dans le cyberespace, des personnes utilisent frauduleusement les portemonnaies électroniques pour tenter de bénéficier de certains services en ligne.
Lorsque ces délits sont commis, grâce aux services spécialisés de l’ANSSI, toutes les victimes bénéficient d’un accompagnement. L’ANSSI mène des actions de sensibilisation. Vous le constaterez à travers les réseaux sociaux et la presse. Pour nous, la question de la sécurité des systèmes d’information, au-delà de l’aspect réglementaire et de l’aspect institutionnel, est une question de sensibilisation. Il faut sensibiliser les populations sur le bon usage des réseaux sociaux, sur les bonnes pratiques à avoir lorsqu’on va sur internet. Il faut éviter de cliquer sur n’importe quel lien, et il faut éviter d’aller sur n’importe quel site.
L’ANSSI dispose d’un service « Alerts au son » ouvert 7 jours sur 7. Les populations peuvent solliciter notre accompagnement. L’ANSSI est créée par l’État pour les populations, pour leur permettre de profiter d’un cyberespace de confiance et sécurisé.
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C’est avec beaucoup de plaisir que l’ANSSI est preneur de toutes les actions qui concourent à permettre davantage aux populations d’utiliser le cyberespace en toute sécurité. C’est une bonne initiative, une très bonne initiative, et nous vous encourageons dans votre démarche. Nous vous félicitons pour l’initiative, et nous serons toujours là à vos côtés toutes les fois que vous en ferez la demande.
Le directeur général est très disposé à collaborer avec toutes les structures, avec toutes les entités qui interviennent dans le cyberespace ivoirien pour le bonheur des populations ivoiriennes.
Entretien réalisé par Noufo Diabaté





































