Abidjan a accueilli du 10 au 12 décembre 2024, le 2ᵉ Symposium international sur l’état civil des pays d’Afrique francophone. Durant trois jours, la modernisation de l’état civil des pays a été au centre des tables rondes. Focus sur les avancées et les perspectives de la digitalisation des états civils du Burkina Faso, du Congo et de la République centrafricaine (RCA).
Burkina Faso : 6 millions d’actes d’état civil numérisés
Le Burkina Faso, représenté par Ousmane Diallo Nacanabo, a salué l’organisation du symposium. Selon lui, la priorité dans son pays reste l’amélioration de la couverture des faits d’état civil, notamment pour les populations des zones frontalières et les étrangers. En termes de digitalisation, son pays a réalisé, dit-il, des progrès notables grâce à un diagnostic effectué en 2023. Ce diagnostic a conduit à la mise en place d’un système intégré de gestion de l’état civil articulé autour de trois volets.
D’abord, la déclaration systématique des faits d’état civil via une application nationale qui permet de déclarer les naissances directement depuis les centres de santé ou les lieux de surveillance. Ensuite, la numérisation des actes existants. À ce jour, déclare-t-il, environ 6 millions d’actes d’état civil ont été numérisés dans une quarantaine de communes. Enfin, le e-service. Il s’agit d’une plateforme en ligne pour permettre aux citoyens de faire leurs demandes d’actes numérisés. À terme, le système prévoit une dématérialisation complète pour que les usagers puissent télécharger leurs documents à partir de chez eux, sans se déplacer.
Centrafrique : S’inspirer des modèles de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de l’Ile Maurice
La République centrafricaine, représentée par Jean-Symphorien Ngama-Piault, a participé au symposium pour partager ses initiatives et s’inspirer de celles des pays plus avancés. Le pays a particulièrement apprécié les modèles de l’Île Maurice, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, qu’il envisage d’adopter pour améliorer son système. Actuellement, selon son représentant au symposium international d’Abidjan, la Centrafrique amorce un processus de digitalisation soutenu par l’Union européenne.
Bien qu’encore à la phase pilote, ce projet devrait s’étendre à 40 localités en 2025. L’objectif est de moderniser les bases de données existantes tout en élargissant leur couverture géographique. Jean-Symphorien Ngama-Piault a également évoqué l’importance de rattraper les déclarations de naissance non enregistrées. Ce processus est essentiel pour garantir une identité légale à tous les citoyens, y compris ceux des zones les plus reculées.
Congo : Système d’intégration des faits d’état civil (SIFEC)
Le Congo, représenté par Bonsang Oko Letchaud, a partagé son expérience en matière d’état civil. Le pays espère une harmonisation des pratiques entre les pays francophones. Car, selon lui, l’état civil est « le berceau de l’humanité » et joue un rôle fondamental pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD 16.9 qui vise à fournir une identité légale à tous d’ici à 2030). En termes de digitalisation, le Congo porte avec réussite son projet SIFEC (Système d’intégration des faits d’état civil), dont le but est de numériser l’ensemble des services d’état civil.
Actuellement, les autorités travaillent à la mise en place d’un cadre juridique approprié, avec une nouvelle loi sur le régime de l’état civil. Une fois ce cadre établi, le Congo pourra déployer son système de digitalisation, qui inclut la biométrisation des données d’identité. « Nous ne resterons plus dans le système mécanique. Tout sera numérisé et nous allons le faire d’ici à 2026 », a-t-il confié à Digitalmag.ci. Ces initiatives devraient rendre l’état civil de ce pays d’Afrique centrale plus inclusif de sorte que « plus aucune personne ne soit oubliée » des registres de l’Etat.
James Kadié





































