Quel est le bilan du voyage d’immersion à la Silicon Valley-Africa Gate to Growth, organisé du 21 au 28 février 2025, par Afri Novatech ? Esaïe Diei, son CEO, répond à nos questions dans une interview exclusive, réalisée le 3 avril 2025, lors d’une soirée de réception de Ghana Fintech and Payments Association, la faitière des fintech du Ghana, par Côte d’Ivoire Fintech Association, la faitière des fintech de Côte d’Ivoire, au siège des fintech Julaya et Hub 2, à Abidjan.
Vous revenez des Etats-Unis où vous avez accompagné des startups ivoiriennes à la Silicon Valley. Comment les choses se sont-elles passées là-bas ?
Nous avons organisé un programme d’immersion pour les startups ivoiriennes afin de leur permettre de découvrir l’épicentre de l’innovation mondiale et voir comment des startups comme Uber, RBNB et bien d’autres ont grandi en seulement quelques années. Mais aussi pour apprendre des leçons et prendre ces modèles pour que nous puissions les appliquer ici chez nous, en Côte d’Ivoire. Ainsi, nous pourrons, nous aussi, avoir un jour des unicornes et des licornes dans notre pays. Notre objectif en allant aux Etats-Unis, à la Silicon Valley, c’était de donner à nos startups les moyens de viser haut, de voir très grand, de grandir, de lever de grands fonds pour créer suffisamment d’emplois pour nos économies.
Combien de startups ivoiriennes étaient-elles de ce voyage ?
Une vingtaine de startups ont participé à ce voyage. Sur les 20, nous avons pris en charge une dizaine que nous avons sélectionnée à l’issue d’une compétition qui a vu la participation de 60 startups. Sur les 60 startups participantes, 25 ont été présélectionnées, et 10 sont passées devant un jury. Celles-ci ont été retenues pour être du voyage à la Silicon Valley du 21 au 28 février 2025. Je dois reconnaitre que ce fut un grand moment et nous sommes prêts à rééditer l’exploit, à planifier la deuxième édition.
Quelles leçons tirez-vous de ce voyage ?
Quand vous regardez l’écosystème africain, aujourd’hui, quels sont les pays qui sont cités en exemple ? Vous avez le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Egypte. La Côte d’Ivoire n’y est pas. Mais, nous avons réussi à positionner la Côte d’Ivoire sur l’échiquier mondial à travers ce voyage. Aujourd’hui, à la Silicon Valley, on connait un pays appelé Côte d’Ivoire.
Mieux, ce voyage va permettre à nos startups de voir grand et de rivaliser avec les autres startups de ces pays qui dominent le secteur en Afrique, et pourquoi pas dans le monde. Nos startups ont vu, durant ce voyage, de grandes choses, et je crois que leur mindset a changé. Certaines ont été appelées par des VC (Venture capitaliste, des investisseurs) à New York, les autres sont complètement ragaillardies, prêtes à prendre des risques, à ne pas avoir peur, et d’autres encore sont revenues avec leurs business plans qui ont été revus, corrigés et validés par des VC, ce qui leur permettra d’avoir plus de crédibilité vis-à-vis de certains investisseurs.
Des investissements ont-ils été conclus ou sont-ils en voie de conclusion ?
On ne va pas à la Silicon Valley, le premier jour pour pouvoir conclure. Mais l’un des éléments très importants de là-bas, c’est le networking. Une fois que vous avez le contact d’un VC, c’est à vous de continuer parce que cela met du temps pour valider le processus. Mais, je pense que dans les années à venir, nous allons entendre et voir des succès partis de ce voyage d’immersion. Nous sommes fiers aujourd’hui, des startups comme Djamo avec lesquelles des VC travaillent depuis des années. Et nous serons encore plus fiers de voir d’autres startups lever des fonds plus importants que Djamo. D’ailleurs, Régis Bamba, co-fondateur de Djamo était avec nous à la Silicon Valley pour guider les startups de la délégation ivoirienne et pour leur montrer également ce qu’il faut faire.
La prochaine édition ?
Nous planifions la 2ème édition, Dieu voulant, pour le mois d’octobre 2025, et nous croyons que ce sera, à nouveau, un succès parce que les startups veulent aller voir et grandir pour devenir, pourquoi pas, des licornes.
Entretien réalisé par K. Bruno