Selon l’indice de connectivité mobile de la GSMA 2023, la Côte d’Ivoire a un score de 50,1. Ce qui la classe dans la catégorie de Transitionner. Seuls le Nigeria et le Ghana font mieux dans la région. Cette position, elle la doit à ses infrastructures, notamment son réseau de fibre optique.
Des améliorations restent toutefois à faire pour garantir une inclusion numérique totale sur tout le territoire national. L’adoption d’internet par satellite aidera, peut-être dans ce sens.
Fibre optique, avantages et insuffisances
L’État de Côte d’Ivoire veut mettre en service 7000 km de fibre optique d’ici à 2025, à en croire le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation. Il faut s’avoir que la fibre optique est technologie qui utilise la lumière pour transmettre des informations sur de longues distances avec un excellent rendement. En fait, les réseaux classiques en cuivre étaient limités à une portée de 90 à 100 mètres. La fibre optique, elle, pulvérise ces contraintes pour atteindre des milliers de kilomètres.
Autre avantage, l’immunité électromagnétique. En termes simples, la lumière garantit à la fibre optique une stabilité de signal, sans interférences extérieures, comme c’est le cas avec les câbles métalliques. La vitesse de débits est aussi un point fort de cette technologie, car le débit commercial peut atteindre les 10 Gbps. Autrement dit, la fibre optique sous-marine peut transmettre jusqu’à 60 térabits/seconde, soit l’équivalent de millions de conversations simultanées.
Pour l’heure, seule cette technologie permet de gérer les datacenters. C’est l’une des principales raisons de l’installation du VITIB à Grand-Bassam. En raison de sa proximité avec la mer, le site peut être facilement connecté aux câbles optiques sous-marins. Mais en termes de risques dans l’utilisation de la fibre optique, la rupture de câble est la plus importante, vu que cet incident interrompt directement la connexion internet. Il n’y a aucune mesure palliative si ce n’est de souder en mer le câble défaillant.
L’incident survenu le 14 mars 2024, avec la rupture de deux câbles sous-marins à fibre optique de WACS et ACE avait plongé, on s’en souvient, les pays de la côte atlantique dont la Côte d’Ivoire, dans un black-out total, un crash numérique. Et c’était comme si ces pays étaient privés d’électricité ou d’eau potable pendant des heures et des jours. Toujours en termes de risques, vient le déploiement du réseau qui est coûteux et minutieux comme un réseau routier. Un seul maillon faible peut réduire drastiquement la vitesse totale, comme un embouteillage sur l’autoroute du nord.
Techniquement, une fibre de qualité inférieure peut réduire les performances du réseau de 30 à 50% par rapport aux standards internationaux.
Internet par satellite, une technologie qui a évolué
Internet par satellite en orbite basse ou LEO (Low Earth Orbit) est une technologie de télécommunication où une constellation de petits satellites tournent autour de la terre à des altitudes relativement basses, entre 500 et 2000 kilomètres. Le leader mondial dans ce domaine est Starlink. Cette entreprise possède des milliers d’appareils en orbite. On peut le dire, la société du milliardaire Elon Musk est le fournisseur principal de ce type de connectivité.
Longtemps inconsidérée, la connectivité par satellite convainc chaque jour un peu plus avec les évolutions qu’enregistrent sa technologie. En Afrique de l’Ouest, elle est déployée dans plusieurs pays dont le Libéria, et le Ghana. La Côte d’Ivoire observe de loin. Ce qui ne va pas dire qu’elle n’y accorde aucun intérêt. Sans doute les autorités attendent-elles qu’elle fasse davantage ses preuves avant de l’intégrer à leurs offres de connectivité.
Le principe de cette technologie est simple. Les satellites communiquent par faisceaux laser ultra-précis, et transmettent instantanément des données entre eux et vers des stations terrestres. Il suffit d’une parabole pour avoir la connexion. Très peu d’infrastructures terrestres sont nécessaires, contrairement à la fibre optique. L’internet par satellite offre une connectivité universelle pour les zones isolées. C’est le principal avantage à l’exploiter pour garantir un accès internet à toute la population en Côte d’Ivoire.
Dans la mesure où il est impossible de couvrir tout le territoire avec le réseau de fibre optique, les zones blanches pourraient être confiées aux satellites LEO. D’ailleurs, l’ARTCI a lancé une consultation publique sur les conditions et modalités de fourniture des services de télécoms, par le biais de satellites non géostationnaires en orbite terrestre basse. Les réponses des acteurs du secteur sont mitigées. Mais c’est déjà un premier pas.
James Kadié






































