Le taux d’inclusion financière en Côte d’Ivoire a progressé. Il est passé de 40 % en 2016 à 73 % en 2023, selon les données de l’UEMOA. Le pays doit cette ascension aux fintechs, ces entreprises qui réinventent les services financiers grâce à la technologie.
À l’échelle du continent africain, ces acteurs contribuent à l’avancée de l’inclusion numérique, comme l’a souligné la Banque Européenne d’Investissement (BEI) dans son dernier rapport intitulé « La finance en Afrique : débloquer l’investissement à l’ère de la transformation numérique et de la transition climatique ».
269 services Mobile Money en Afrique pour 74 % des transactions financières mobiles mondiales
Les fintechs africaines connaissent un essor sans précédent. Entre 2020 et 2024, le nombre d’entreprises actives dans ce secteur est passé de 450 à 1263. Ces startups se concentrent principalement sur deux segments : les paiements numériques, qui représentent 33 % des solutions proposées, et les produits de prêt, qui en constituent 19 %.
En parallèle, l’argent mobile continue de jouer un rôle central. L’Afrique, avec ses 269 services de Mobile Money actifs, réalise environ 74 % des transactions financières mobiles mondiales en volume et 66 % en valeur. La région subsaharienne enregistre une croissance soutenue, avec une valeur totale des opérations en argent mobile ayant atteint 912 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 9,6 % par rapport à 2021.
Des services accessibles et inclusifs
L’adoption des fintechs en Afrique repose sur plusieurs facteurs. Selon un rapport de McKinsey publié en 2022, cité dans le rapport de la BEI, ces services financiers sont jusqu’à 80 % moins coûteux que les services bancaires traditionnels. Cette accessibilité économique, couplée à des innovations technologiques, a permis de réduire la fracture numérique. Entre 2014 et 2021, la proportion de personnes capables d’effectuer ou de recevoir un paiement numérique est passée de 28 % à 50 %.
199 millions de dollars d’investissement dans le paiement numérique
En 2024, les services de paiement ont attiré 35 % des investissements, soit 199 millions de dollars, tandis que les prêts en ligne ont bénéficié de 156 millions de dollars, soit 27 % des investissements. Le principal facteur de cet exode massif des investisseurs du secteur financier est l’accès démocratisé à la téléphonie mobile et à internet.
James Kadié