La nouvelle directive 001-01-2024 de la BCEAO, officiellement entrée en vigueur, depuis le 1er mai 2025, bouleverse l’univers des fintechs en zone UEMOA. En Côte d’Ivoire, si certaines startups fintech ont reçu leur agrément, d’autres peinent à obtenir les agréments nécessaires pour continuer leurs activités.
Les premières fintechs ivoiriennes qui ont obtenu leur agrément de la BCEAO
Pour l’heure, trois fintechs ivoiriennes ont obtenu leur agrément, une nouvelle qu’elles ont fièrement relayé sur leurs réseaux sociaux.
1- Bloom de Firstcom Global Payments SA : c’est sur LinkedIn que Firstcom Global Payments SA, une fintech, qui développe des solutions de paiement, a annoncé qu’elle a été agréée en qualité d’Etablissement de Paiement en Côte d’Ivoire, par la BCEAO.
2-SYCAPAY : une des premières fintechs ivoirienne agréées en tant qu’Établissement de Paiement (EDP) par la BCEAO sous le numéro d’agrément EP.CI.001/2025.
3-InTouch : la fintech fait aussi partie des trois premières fintechs à obtenir le statut d’Établissement de Paiement (EDP) en Côte d’Ivoire et d’Établissement de Monnaie Électronique (EME) au Sénégal.
« Ce que cela signifie concrètement pour nos clients et partenaires ? Plus d’agilité, Plus de sécurité et des services financiers toujours plus accessibles et innovants, pour tous les acteurs de l’économie, du petit commerçant à la grande entreprise. » peut-on lire sur leur page LinkedIn.
4-Julaya : la fintech vient s’ajouter sur la liste des entreprises qui ont obtenu l’agrément officiel d’Etablissement de Paiement (EDP) de la BCEAO.
Conséquence : pas d’agrément = pas d’activité
L’application de la loi 001-01-2024 de la BCEAO a officiellement pris effet, ce 1er mai 2025. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Dans un post LinkedIn, Mathias Léopoldie, CEO chez Julaya apporte plus de détails sur cette nouvelle instruction. Il explique qu’en janvier 2024, la BCEAO a mis en place une nouvelle instruction (numéro 001-01-2024) pour mieux réguler les activités des fintechs. En d’autres termes, encadrer les services de paiement dans les pays de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA).
Le 19 mars 2025, le gouverneur de la BCEAO a annoncé que toutes les entreprises qui offrent des services de paiement dans la zone UMOA devront avoir une autorisation officielle avant le 1er mai 2025. Celles qui ne seront pas en règle à cette date devront arrêter leurs activités. Le 6 mai 2025, les premières autorisations officielles ont été accordées.
Faire respecter les règles en vigueur
Selon Shola Deen, Business Strategy Expert, l’objectif de cette démarche est de faire respecter les règles en vigueur. Celles qui concernent en particulier, les agréments pour les Prestataires de Services de Paiement (PSP) et les Établissements de Monnaie Électronique (EMI).
« Des dizaines de startups sont aujourd’hui à l’arrêt ou menacées, non par manque d’innovation ou de demande, mais faute d’agrément en bonne et due forme. » écrit-il sur son compte LinkedIn.
Plus de 2.000 milliards de francs CFA de flux financiers perdus
Oumar S DIALLO, consultant Fintech au sein du Groupe de Travail Digital Inclusive Finance (GTDIF), évoque le cas préoccupant du Sénégal. Il indique sur son compte LinkedIn, que le blocage des agréments Fintech au Sénégal aurait fait perdre plus de 2.000 milliards de francs CFA de flux financiers, en six jours seulement.
Il dénonce la lenteur du traitement des dossiers. Plusieurs startups fintech au Sénégal attendent, depuis presque un an, que leur demande de licence de prestataire de services de paiement (PSP) soit validée par la BCEAO.
En 17 mois, une seule entreprise a obtenu cet agrément dans le pays. Il s’agit de PayDunya qui devient la première fintech sénégalaise en activité à recevoir la licence de prestataire de services de paiement (PSP).