Dans le but de sensibiliser davantage les populations aux enjeux liés à l’utilisation des données à caractère personnel ainsi qu’à leur protection, un Forum sur la protection des données à caractère personnel (FPDCP) est organisé chaque année à Abidjan, depuis 2023. Ce jeudi 19 juin 2025, la 3ᵉ édition de ce rendez-vous annuel s’est tenue au Palais des congrès du Sofitel Hôtel Ivoire, autour du thème « L’IA au service du citoyen : protéger nos données, construire le futur ».
À cette occasion, le Palais des Congrès de l’Hôtel Ivoire a accueilli plusieurs personnalités. Entre autres, Serge Seri, représentant légal du cabinet SMS et commissaire général du FPDCP, ainsi que Mme Baldé, cadre à l’Office national de l’état civil et de d’identification de Côte d’Ivoire (ONECI).
RNPP et NNI : deux outils d’identification des personnes pour une administration moderne et inclusive
Le public a eu l’opportunité, au cours de ce forum, de découvrir myONECI Plus, une solution développée par l’ONECI afin de faciliter l’accès de la population aux services d’identification. Selon Mme Baldé, cette application répond aux besoins des autorités étatiques de mettre en place un système d’identité numérique pour chaque citoyen, en complément de leur identité légale. Elle s’inscrit dans le cadre d’une politique de vulgarisation du Registre national des personnes physiques (RNPP).
En effet, le Registre national des personnes physiques (RNPP) est un système de traitement de données ayant pour objectif de centraliser l’ensemble des informations relatives à l’état civil, aussi bien des Ivoiriens que des étrangers résidants ou séjournant en Côte d’Ivoire. Toute personne vivant sur le territoire ivoirien, qu’elle soit de nationalité ivoirienne ou étrangère, doit obligatoirement être enregistrée au RNPP afin d’obtenir un Numéro national d’identification (NNI).
D’ailleurs, au dire de Mme Baldé, le décret n° 2019-461 du 22 mai 2019 rend l’utilisation du NNI obligatoire en Côte d’Ivoire pour l’obtention de plusieurs actes et documents publics. Il s’agit notamment du permis de conduire, de la carte grise, des faits d’état civil (naissance, mariage, divorce, adoption, etc.) ainsi que des titres de propriété. Le NNI s’obtient à la naissance, via l’état civil pour les nouveau-nés ou lors de l’identification des personnes majeures non encore enregistrées, en raison de la mise récente en œuvre du dispositif. Enfin, le RNPP repose sur quatre piliers : l’état civil, l’identification, les flux migratoires et les services électroniques.
L’IA au cœur des enjeux de protection des données personnelles
Pour le reste, un panel sur le thème : « L’IA face à la protection des données personnelles des citoyens », a été animé par Me Héraclès Assoko, avocat au Barreau d’Abidjan et expert international en cyber-législation et en régulation d’internet, Me Frédéric Forster, avocat au barreau de Paris et vice-président du réseau d’avocats Lexing, Mme Natacha D’Oliveira, DPO et cheffe du département risques, contrôles et conformité chez Sanlam Allianz, Dr. Tanoh Lambert, enseignant-chercheur et directeur des systèmes d’information de l’INPHB, ainsi que Me Annick Imboua, représentante de l’Association des correspondants à la protection des données.
Tous ont mis en lumière les usages de l’intelligence artificielle dans leurs domaines respectifs, notamment en ce qui concerne la protection des données à caractère personnel. Dans les secteurs de l’assurance, de la gestion des risques et de la conformité, l’IA est active dans le contrôle du blanchiment d’argent, l’identification des clients et la gestion des droits des personnes, même si certaines de ces applications ne sont pas encore pleinement effectives.
Les experts ont aussi suggéré l’adoption d’un cadre législatif en Côte d’Ivoire visant à garantir une protection des données par défaut lors de l’utilisation de systèmes d’intelligence artificielle. Ils ont également évoqué les difficultés rencontrées en matière de respect de la vie privée et de la protection des données, tant dans un usage domestique que professionnel de ces technologies. Pour terminer, il a été recommandé au public de faire preuve de vigilance quant aux conditions d’utilisation de certains logiciels et outils de gestion, en particulier lorsqu’il s’agit de données sensibles.






































