« Les IA génératives volent les contenus des journalistes. »
Perplexity AI, le moteur de recherche alimenté par intelligence artificielle, vient d’être traduit en justice par le Wall Street Journal et le New York Post. Via leur maison mère commune News Corp, les deux organes de presse crient haro sur l’utilisation et l’exploitation illégales de leurs contenus, sans autorisation.
Violation du droit d’auteur
À lire la parution du 21 octobre dernier du Wall Street Journal, plusieurs journalistes des médias susmentionnés ont refusé de boire le calice jusqu’à la lie. L’accusation de violation du droit d’auteur a été portée par la plume des journalistes, de la rédaction au tribunal.
« Ce procès est intenté par des éditeurs de presse qui cherchent à obtenir réparation pour le stratagème éhonté de Perplexity.”, ont-ils écrit, après avoir découvert que le moteur de recherche a « délibérément copié des quantités considérables de documents protégés par le droit d’auteur sans compensation. ». Il faut noter qu’à l’instar de Perplexity, plusieurs IA génératives sont dans le viseur du groupe de presse américain. OpenAI notamment. Loin de New York, sous nos tropiques, le diktat de l’IA risque de détruire la presse.
Qui pour sauver les journalistes de Côte d’Ivoire ?
La loi. Le seul moyen de protéger les œuvres des journalistes est de légiférer le secteur de l’intelligence artificielle. Si ces deux grands médias du pays de l’Oncle Sam ont fait front à Perplexity et Open AI, il n’en est pas de même pour le reste du monde. Ici en Côte d’Ivoire, les écrits des journalistes sont à la merci des IA génératives. Il suffit de demander à l’une d’entre elles de vous donner l’actualité du jour pour s’en rendre compte. Ce constat est une pilule difficile à avaler pour Suy Khaofi, journaliste et fact-checker à l’AFP. Lors de la 33ᵉ session de ANP-Academy, sur l’utilisation de l’intelligence artificielle, il a exprimé son désarroi en ces termes, :”les IA génératives volent les contenus des journalistes (…) elles utilisent vos papiers pour fournir des réponses à leurs utilisateurs, sans vous mentionner.”. C’est grave !
La bonne nouvelle est que le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation a lancé l’élaboration de la stratégie nationale de l’IA et de la gestion de données. Vivement que le volet législatif soit traité à juste titre. Manœuvre peu orthodoxe, exploitation illégale de contenus, désinformation… l’IA ne doit pas tuer la presse.
James Kadié