Quel est l’impact du numérique sur l’économie ivoirienne ? Kalil Konaté, le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, apporte des précisions au cours d’un panel organisé aux Journées du droit numérique (JDN), le jeudi 22 mai 2025, à Abidjan.
Economie numérique en Côte d’Ivoire : des chiffres qui parlent
Lors de la première édition des Journées du droit numérique (JDN), les 22 et 23 mai 2025, le ministre Ibrahim Kalil Konaté de la Transition numérique et de la Digitalisation, a donné quelques chiffres qui démontrent que le numérique contribue au développement économique de la Côte d’Ivoire.
« Aujourd’hui, c’est (économie numérique) 6 à 8% du PIB. C’est 1200 milliards FCFA au moins en 2023, et en 2024, nous sommes à 1319 milliards FCFA de la part du numérique », indique-t-il.
Le pays compte 57 millions de numéros de téléphone pour une population estimée à environ 32 millions d’habitants. L’Etat ivoirien prévoit une solution pour garantir l’effectivité du roaming sur le plan national. Inscrit dans la loi du 6 juin 2024, ce projet sera, bientôt, déployé et permettra aux opérateurs de la téléphonie mobile de partager leurs infrastructures, selon Ibrahim Kalil Konaté.
Internet mobile et Mobile Money en Côte d’Ivoire en chiffres
Qu’en est-il des données de l’internet mobile, en Côte d’Ivoire ? Au dire du ministre, 34 millions personnes se connectent quotidiennement.
« Les comptes Mobile Money en Côte d’Ivoire, c’est 26,029 millions. C’est une opportunité pour nos États qui doivent accroître leur capacité de collecte fiscale. Plus nous assurons de la traçabilité dans les opérations financières, plus nous aurons la capacité de collecter plus d’impôts », dit-il.
Pour lui, c’est une chance que la Côte d’Ivoire ne peut se permettre de ne pas saisir.
Ibrahim Kalil Konaté est convaincu que la Côte d’Ivoire doit s’inspirer de l’exemple du Rwanda. Dans ce pays, les paiements se font par un système appelé « PESA ». Le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation estime qu’une telle technologie développée en Côte d’Ivoire par des Ivoiriens permettrait de réduire les faux frais et de récupérer « d’énormes » sommes d’argent qui échappent aux caisses de l’État.
« Il y a des déperditions et c’est seulement la transformation structurelle de notre économie par l’introduction des technologies qui permettra de capter ces ressources-là qui vont ailleurs », avance-t-il.
Zéro papier au Conseil des ministres et au Conseil du gouvernement
Toujours selon Ibrahim Kalil Konaté, l’Etat de Côte d’Ivoire a pris des initiatives pour dématérialiser les services publics. Sur ce point, Roger Charlemagne Dah, secrétaire général du gouvernement, apporte des éclairages.
« Dès que le ministre est arrivé, nous avons mis en chantier la dématérialisation du processus du Conseil de gouvernement et du Conseil des ministres. En d’autres termes, il s’agissait d’éliminer totalement le papier lors du Conseil de gouvernement et du Conseil des ministres et nous l’avons réussi. Aujourd’hui, nous allons au Conseil de gouvernement et au Conseil des ministres sans papier », se félicite-t-il.
Il rassure, en plus, que la dématérialisation des services publics s’accompagne de systèmes de sécurité infranchissables.
« Seules les personnes autorisées peuvent accéder aux dossiers confidentiels, disponibles en ligne », précise-t-il.
Quant à Kouassi Bernard, directeur du cabinet du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, il rappelle que, dans son département ministériel, les projets de digitalisation ne manquent pas.
« Le processus de digitalisation concerne l’ensemble de ce qu’on appelle la chaîne pénale, c’est-à-dire la procédure pénale depuis la plainte jusqu’au jugement », fait-il observer.
Et c’est sans compter le certificat de nationalité qui peut être obtenu en ligne, sans se déplacer. D’ailleurs, il promet que d’ici à juin, ce service sera disponible dans 11 régions contre 2 actuellement.