Djamo a reçu son agrément de microfinance délivré par la BCEAO. Un agrément qui lui permet d’agir désormais comme une véritable banque. La nouvelle a été annoncée ce jeudi 11 septembre à l’hôtel Ivoire de Sofitel. Il faut dire que depuis son lancement, la fintech ivoirienne a un parcours assez remarquable. Entre levées de fonds et services innovants, elle ne cesse de se réinventer.
Construire des services financiers innovants
En 2020, en Côte d’Ivoire, pour ouvrir un compte bancaire et obtenir sa carte bancaire et son chéquier, il fallait faire face à de longues procédures. Ce qui peut expliquer pourquoi à l’époque, plusieurs personnes n’avaient pas de compte bancaire du tout.
Partant de ce constat, Hassan Bourgi et Régis Bamba, cofondateurs de Djamo, ont cherché à comprendre ce qui posait problème avec les banques traditionnelles. Ils en ont déduit que le principal problème n’était pas la qualité des produits bancaires (comptes courants, épargne, etc.), mais plutôt la manière dont ces produits étaient distribués. Il fallait mettre en place une nouvelle approche des services financiers que le cofondateur de Djamo décrit en ces termes :
« Donc, à ce moment, on se dit, c’est quoi une bonne banque ? On se pose cette question. Et en fait, la conclusion pour nous, c’est une banque où tu ne dois jamais te rendre à l’agence. En fait, c’est ce qu’on veut. On ne veut pas se rendre à l’agence. On veut pouvoir tout faire depuis notre téléphone.«
L’objectif était d’offrir une expérience utilisateur fluide et accessible, en s’appuyant notamment sur la technologie mobile.
« Et c’est comme ça qu’on est arrivé encore à la conclusion de notre mission et de ce qu’on voulait faire : c’est construire les services financiers de demain« , dit-il.
Une série d’innovations : cartes transferts, coffres, IBAN, investissement
Djamo met sur le marché en 2022 sa carte Visa, disponible en moins de 48 heures et financièrement abordable. Et pour créer un lien entre la carte et le Mobile Money, la fintech a donné la possibilité de la recharger en passant par Mtn, Orange Money. L’utilisateur peut également faire l’inverse, en transférant de l’argent de la carte vers le Mobile Money.
L’associé de Régis Bamba ajoute la création d’IBAN, en partenariat avec une banque locale. Une innovation majeure, selon lui, car elle a permis à des personnes n’ayant pas de compte bancaire de recevoir leur salaire directement sur leur compte Djamo. Djamo Invest vient compléter la liste des offres financières de la fintech. Un produit conçu pour permettre aux jeunes d’investir sur le marché boursier.
« Aujourd’hui, on a des dizaines de milliers d’investisseurs qui investissent pour la première fois sur la BRVM. Plus de 95% de nos utilisateurs d’investissement investissent pour la première fois sur des fonds communs de placement qui font grandir leur patrimoine » révèle-t-il.
Et depuis le 11 septembre 2025, Djamo Finances a rejoint l’aventure de la fintech.
17 milliards de FCFA de fonds levés et 1200 000 de vies impactées
Depuis son arrivée sur le marché africain, Djamo a fait du chemin. Elle est citée comme la startup qui a eu la plus grande levée de fonds dans la région, faisant référence à ses 17 milliards de FCFA.
« Tous ces fonds ont été injectés dans l’économie ivoirienne et dans l’économie sénégalaise, » précise Hassan Bourgi.
Djamo, c’est aussi un million de clients, plus de 4,5 milliards $ de transactions traitées, plus de 10 000 PME accompagnées en Afrique de l’Ouest et +1,2 million de vies impactées. Les chiffres de l’Agence de promotion de l’inclusion financière (APIF), indiquent d’ailleurs que bien qu’il n’y ait que 31,2% de personnes ayant un compte bancaire en 2025, l’accès aux services financiers progresse fortement. Une chose que nous devons au Mobile Money, dont l’usage est passé de 46% en 2017 à 81,3% en 2023.
En effet, les Ivoiriens utilisent de plus en plus leur téléphone pour leurs transactions financières, au détriment des banques traditionnelles. L’inclusion financière ne se résume pas à transférer de l’argent ou payer des factures, elle va bien au-delà. Hassan Bourgi en a la certitude.
« On s’est rendu compte qu’en fait, l’inclusion financière ne s’arrêtait pas aux transactions. C’est vrai qu’aujourd’hui, on peut très facilement transférer de l’argent, payer ses factures, mais ce n’est pas ça vraiment l’inclusion financière, » fait-il remarquer.
L’obtention de cet agrément de microfinance permettra à Djamo d’innover encore plus et de développer des services qui auront un impact réel sur la vie des gens.






































