L’interopérabilité, c’est la capacité de systèmes informatiques différents à échanger des données de manière fluide et sécurisée. En Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire, elle devient un pilier de la transformation numérique.
L’interopérabilité, touche désormais la finance (BCEAO), l’administration publique et l’état civil (ONECI). Ce guide simple, vous montre concrètement ce que cela signifie et ce que ça change pour les Ivoiriens.
Interopérabilité bancaire : PI-SPI de la BCEAO
La plateforme interopérable de paiement instantané (PI-SPI) lancée par la BCEAO dans l’espace UEMOA permet d’envoyer ou de recevoir de l’argent instantanément, quel que soit l’opérateur utilisé (banque, mobile money ou microfinance).
Ce que ça change
Grâce à cette innovation, un utilisateur peut désormais effectuer des paiements ou transferts vers n’importe quel autre opérateur sans se soucier du réseau. Les transactions sont instantanées, sécurisées et plus transparentes. Cela signifie qu’un client d’Orange Money peut envoyer de l’argent à un client de Moov Money ou à un compte bancaire en quelques secondes, sans intermédiaire complexe ni délais.
Bénéfices concrets
Cette interopérabilité favorise une inclusion financière plus large. Les populations non bancarisées peuvent désormais accéder à un système de paiement unifié et rapide. Elle renforce aussi la confiance dans le numérique financier en facilitant les échanges entre banques et services mobiles. À terme, cette fluidité pourrait réduire les coûts de transaction et dynamiser le commerce régional.
Interopérabilité dans l’administration publique
L’interopérabilité dans l’administration publique ivoirienne repose sur une plateforme nationale d’échange qui permet aux ministères de communiquer entre eux de façon automatique et sécurisée.
Ce que ça change
Les administrations peuvent désormais accéder directement à certaines informations produites par d’autres services sans demander au citoyen de fournir plusieurs fois les mêmes documents. Par exemple, si un ministère a besoin de vérifier ton extrait de naissance, il peut le faire à partir de la base de données de l’état civil, sans te demander une copie papier.
Bénéfices concrets
Cette interconnexion réduit considérablement les files d’attente et les démarches répétitives. Elle fait gagner du temps aux usagers et améliore la productivité des agents publics. En plus, elle renforce la fiabilité des données administratives et limite la fraude documentaire grâce à la traçabilité des échanges numériques.
ONECI et l’interopérabilité de l’état civil
L’Office national de l’état civil et de l’identification (ONECI) travaille à connecter toutes les bases de données d’état civil au Registre national des personnes physiques(RNPP). Cette interopérabilité permettra aux administrations publiques d’accéder, sous autorisation, aux informations nécessaires à leurs missions.
Ce que ça change
Les institutions comme la DECO ou la CNPS pourront consulter les actes de naissance, certificats ou identifiants nationaux sans exiger de documents papier. Pour le citoyen, cela représente moins de démarches administratives et une simplification importante des procédures d’inscription, d’emploi ou de prestations sociales.
Bénéfices concrets
Cette transformation renforce la fiabilité des informations d’identité. Elle réduit les cas de doublons ou de falsification d’actes. Elle facilite aussi la mise en place de services publics numériques basés sur la confiance, comme la signature électronique ou l’enrôlement biométrique à distance.
Trois usages, un même objectif
L’interopérabilité prend des formes différentes selon les domaines. Avec la BCEAO, elle relie les flux financiers et rend les paiements instantanés dans tout l’espace UEMOA. Dans l’administration publique, elle connecte les bases de données pour alléger les démarches et fiabiliser les informations. Avec l’ONECI, elle garantit une identité numérique unique et vérifiable pour chaque citoyen.
Les conditions de réussite
Pour que ces systèmes interconnectés fonctionnent efficacement, il faut des normes communes, une sécurité renforcée et une gouvernance claire. La protection des données, la formation des agents et la disponibilité des infrastructures numériques restent également essentielles pour assurer la confiance du public.
En résumé
L’interopérabilité devient un levier majeur de modernisation en Côte d’Ivoire. Elle simplifie la vie des citoyens, renforce l’inclusion financière et améliore la transparence des services publics. Mais elle exige une vigilance permanente pour garantir la sécurité, la confidentialité et l’équité d’accès à ces nouveaux services numériques.





































