Au deuxième jour des Journées nationales de l’intelligence artificielle (JIA), ce 26 février 2025, les opportunités qu’offre la technologie de l’intelligence artificielle dans l’amélioration des pratiques agricoles et l’accroissement de la productivité en Côte d’Ivoire ont été présentées, au cours d’un panel. Cas concrets.
Au cours d’un panel sur le potentiel de l’IA dans l’agriculture en Côte d’Ivoire, aux Journées de l’intelligence artificielle d’Abidjan, Jacques Gnongui, directeur technique et des innovations à Jool International, a montré les limites des méthodes traditionnelles d’évaluation des plantations. Pour ensuite expliquer comment l’intelligence artificielle combinée aux drones change radicalement la donne.
Les cas d’usage de l’IA dans l’agriculture
C’est que, selon lui, dans la méthode traditionnelle, un ingénieur agronome devait, par exemple, parcourir à pied de vastes plantations pour évaluer l’état des cultures. Une tâche fastidieuse, coûteuse et sujette aux erreurs humaines. Mais avec l’IA, aujourd’hui, dit-il, si les ingénieurs agronomes maîtrisent le pilotage de drones et l’analyse de données, leurs tâches s’en trouveront facilitées. Dans la pratique, a-t-il détaillé, un drone survole une plantation de quelque culture que ce soit et capture des images. Celles-ci sont déversées dans un serveur, au mieux un datacenter, pour ensuite être analysées par une intelligence artificielle.
L’avantage, cette technologie a une puissante capacité de détecter automatiquement des anomalies et d’identification des zones problématiques telles que les retards de croissance, les carences en nutriments ou les infestations parasitaires. Il s’ensuit des suggestions de mesures de correction qui coulent de source. Dès lors, toujours grâce à l’intelligence artificielle, les ingénieurs agronomes ivoiriens voire africains sortent des tâches d’observation chronophages. Et peuvent se concentrer leur cœur de métier scientifique pour analyser avec précision les données et tirer des conclusions pertinentes pour engager l’action corrective.
L’analyse de données collectées par drone
« Avec le drone, tu récoltes des images, tu traites ces images. Quand tu finis de traiter ces images, nous avons une intelligence artificielle qui va sur l’image obtenue, entourer directement les différentes zones. Donc, le planteur ou l’agronome n’a plus à se promener dans toute la plantation », a précisé Jacques Gnongui. C’est un cas concret de l’usage de cette nouvelle technologie dans le secteur agricole.
Mieux, l’adoption de ces technologies permet un gain de temps puisque les analyses qui prenaient des jours sont effectuées en quelques heures. La réduction des coûts est aussi un gros avantage, surtout pour les paysans. Concrètement, avec l’IA, c’est moins de déplacements humains, moins de charges opérationnelles.
Autres impacts positifs, la précision accrue et l’amélioration continue. L’IA repère des anomalies souvent invisibles à l’œil nu, mieux, elle analyse plusieurs données, et devient davantage performante. Ce changement majeur permet aux agriculteurs de mieux gérer leurs cultures et d’anticiper les problèmes avant qu’ils ne deviennent critiques. Si ces innovations technologiques offrent des perspectives, leur adoption à grande échelle reste un défi. Les experts s’accordent sur la nécessité de former les agriculteurs à ces nouvelles pratiques. Jérôme Ribeiro, président fondateur de Human AI, a insisté sur l’importance des initiatives éducatives et des collaborations pour démocratiser ces outils en Côte d’Ivoire.
James Kadié