Pour le ministère américain de la Défense (DoD), l’un des défis les plus urgents est bien plus banal : les réseaux de téléphonie mobile. Au cœur de ce dilemme se trouve Huawei , le géant technologique chinois devenu le premier fabricant mondial d’équipements de télécommunications. Car le gouvernement américain redoute une menace en matière de sécurité nationale (cybersécurité) via les équipements de télécommunications de Huawei.
Une loi interdisant d’utiliser les équipements Huawei
En 2019, le Congrès a adopté une loi interdisant aux agences américaines d’utiliser les équipements Huawei ou de conclure des contrats avec des entreprises qui le font, invoquant des problèmes de sécurité. Cela semble simple, n’est-ce pas ? Pas vraiment. Le ministère de la Défense s’est retrouvé dans une situation classique, « entre le marteau et l’enclume » selon bloomberg.com. D’un côté, il doit se conformer à la loi. De l’autre, la domination mondiale de Huawei signifie que trouver des alternatives est plus facile à dire qu’à faire.
Les conséquences de l’interdiction
Cette situation a donné lieu à des scénarios plutôt inhabituels. Par exemple, les forces spéciales américaines sont en mission secrète en Afrique et s’appuient sur des réseaux locaux alimentés par la même entreprise qu’elles sont censées éviter. Ou encore, imaginez des responsables de haut rang du Pentagone au Salon du Bourget avec leurs smartphones en train de communiquer avec les antennes relais construites par Huawei. Cette situation serait comique si elle n’était pas aussi grave.
Obtenir des dérogations sur des équipements télécom de Huawei
La solution du Pentagone a été de faire pression pour obtenir des dérogations, en faisant valoir que le strict respect de la loi pourrait compromettre tout, depuis les fournitures médicales jusqu’à l’approvisionnement en vêtements.
Le Congrès n’a toutefois pas l’intention de sauter sur l’occasion d’accorder ces exemptions. Le projet de loi d’autorisation de la défense nationale de 2025 ne prévoit manifestement aucune de ces exemptions. Il semble que les législateurs restent sur leurs positions, même si cela signifie que le DoD pourrait devoir s’en tenir à des technologies de communication moins efficaces.
Huawei n’est pas seulement omniprésent, il est également rentable
Le problème ne se limite pas aux États-Unis. Lorsque les Émirats arabes unis ont été poussés à abandonner Huawei, ils ont répondu en substance : « Montrez-nous une alternative moins chère et nous en discuterons. » Il s’avère que sur le marché mondial des télécommunications, Huawei n’est pas seulement omniprésent, il est également rentable.
