Le rapport 2024 sur la cybercriminalité en Côte d’Ivoire a été rendu public ce jeudi 22 mai 2025, par l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Le commissaire Mamadou Fofana, directeur des investigations et de soutien aux opérations de l’ASSNI, en a fait la lecture, lors de la 1ère édition des Journées du droit numérique.
12000 actes de cybercriminalité enregistrés, 6 milliards FCFA de préjudices
Il ressort de ce rapport que 12000 actes de cybercriminalité ont été enregistrés en 2024 pour un préjudice financier de 6 milliards de FCFA subi par des individus et des entreprises. Bien plus, parmi les victimes de la cybercriminalité, 90% sont des Ivoiriens. Or, dans les années 2000 jusqu’en 2014, quand la Côte d’Ivoire, au dire du commissaire Fofana, était encore considérée comme le pays des brouteur, la majorité des victimes de cybercriminalité était des personnes vivant à l’extérieur du pays. « C’est la preuve que la cybercriminalité a changé de visage », a-t-il dit.
Et ce n’est pas tout. La Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC), centre technique de l’ANSSI chargé de mener les enquêtes et apporter un soutien aux victimes, a interpellé, en 2024, 338 cyber-délinquants. Parmi eux, 187 ont été déférés devant le parquet. La PLCC a aussi récupéré et sécurisé 3607 comptes piratés. Enfin, elle a supprimé 116 vidéos à caractère sexuel, vidéos postées par des maitres chanteurs, sur les réseaux sociaux, soit pour se venger de leurs ex-compagnes ou compagnons, soit pour soutirer de l’argent des personnes qu’ils ont réussi à piéger.
La cybercriminalité, la 2ème menace mondiale après la bombe atomique
« Ces chiffres montre l’ampleur du phénomène de la cybercriminalité en Côte d’Ivoire (…) Face à des menaces toujours plus ingénieuses, les enquêteurs doivent s’appuyer sur des outils technologiques de pointe pour répondre efficacement aux défis. C’est que les cyber-délinquants font toujours plus pour se former sur des technologies en évolution. Leurs modes opératoires sont aussi en constante évolution. Nous sommes donc obligés de nous mettre à jour », a fait savoir le commissaire Mamadou Fofana.
Selon lui, en reprenant un penseur, « la cybercriminalité est la deuxième menace qui guette le monde après les bombes chimiques et la bombe atomique ». « Pour vous dire que la cybercriminalité représente une réelle menace pour la stabilité de nos Etats et pour la sécurité de nos populations. Dès lors, nous, en tant que policiers, en tant que forces de défense et de sécurité, nous avons l’obligation de mettre tout en œuvre pour pouvoir protéger nos populations et nos Etats », a-t-il fait observer.