Le certificat de nationalité et le casier judiciaire en version 100% numérique. Tel est le point d’ogre de l’actualité digitale de la semaine du 23 au 29 juin 2025 en Côte d’Ivoire. Le hackathon sur la valorisation des données publiques, le guichet unique des startups tech, le forum des loteries africaines sur les jeux et paris en ligne, l’élargissement des noms de domaines ICANN, l’Université Nangui Abrogoua qui pense son avenir avec l’IA, le Cyber Africa Forum au Bénin, sont les autres tableaux cette actualité digitale ivoirienne et africaine toujours plus dense.
Côte d’Ivoire : Le certificat de nationalité et le casier judiciaire 100% numériques

« À compter de ce 26 juin 2025, seuls les actes judiciaires générés via la plateforme e-justice.ci seront valides ». Ainsi, en a décidé le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Jean Sansan Kambilé, dans une note, en date du 26 juin 2025.
Autrement dit, la demande et la délivrance du certificat de nationalité et du casier judiciaire ne se font plus en version papier traditionnelle, en se déplaçant dans un Palais de justice du pays, mais depuis la maison, le bureau ou tout autre lieu, via son smartphone ou son ordinateur. Une grande avancée dans la digitalisation du service public judiciaire en Côte d’Ivoire, une révolution pour la justice du pays.
La phase pilote e-justice.ci existait déjà à Yopougon et Dabou. Elle s’étend désormais à 10 autres juridictions : Grand-Bassam, Adzopé, Agboville, Aboisso, Tiassalé, Abobo, San Pedro, Bouaké, Korhogo et Abidjan-Plateau. Le ministère de la Justice entend ainsi mettre fin aux documents falsifiés grâce au Cachet électronique visible (CEV) délivré par l’ONECI. Ce cachet garantit l’authenticité de chaque acte.
« Toute délivrance d’actes en dehors de ce dispositif numérique sera considérée comme une entorse à la réglementation », prévient le ministre. Son objectif est de sécuriser ces documents de justice, d’assurer leur traçabilité et de permettre leur vérification en ligne par toutes les parties concernées.
En fin de compte, le gouvernement appelle à une stricte application de cette mesure, et à une gestion rigoureuse des signatures « dans l’ordre d’arrivée des dossiers », pour éviter toute intervention de tiers ou favoritisme. Le ministère de la Justice promet aussi de mettre fin aux pratiques informelles et aux lenteurs administratives dénoncées par les usagers de la justice. Pour le reste, les autorités garantissent l’obtention du certificat de nationalité en 72h, pour un montant total de 3000 FCFA. À terme, e-justice.ci a vocation à couvrir l’ensemble des juridictions du pays.
Côte d’Ivoire : Un hackathon de sécurisation et de valorisation des données publiques avant Ivoire Tech Forum

Un hackathon de sécurisation et de valorisation des données publiques de Côte d’Ivoire a été lancé à Abidjan, le 27 juin 2025. Ce concours de technologie est porté par l’Agence nationale du service universel des télécommunications (ANSUT), soutenue par le ministère de la Transition numérique et de la digitalisation. Il a pour objet de sécuriser et valoriser les données publiques et se tient en prélude à la 1ère édition d’Ivoire Tech Forum.
Développeurs, designers, data scientists, start-up et étudiants doivent s’inscrire au plus tard ce lundi 30 juin 2025. Ils auront ensuite 72h, soit du 4 au 6 juillet 2025 pour imaginer le futur de leur pays, à travers des solutions numériques innovantes. Autour du thème : « Innovez pour une Côte d’Ivoire numérique sécurisée et valorisez le potentiel de nos données publiques », le gouvernement veut ainsi briser le plafond de verre de l’innovation.
Les équipes, constituées ou individuelles, ont, dès lors, carte blanche pour proposer des projets innovants, ancrés dans les réalités ivoiriennes. Un vrai « bain de créativité » qui devrait façonner des outils répondant aux attentes des citoyens et des institutions ivoiriennes.
En savoir plus : Hackathon Ivoire Tech Forum 2025 : Innover pour le bien commun
Côte d’Ivoire : Ci20 Connect, le Guichet unique des start-ups ouvert

Le patronat des startups ivoiriennes (Ci20) a présenté la plateforme connect.ci20.net, le 20 juin 2025, à Abidjan-Cocody. Ce programme fait office de guichet unique des startups ivoiriennes. Il a pour objet de fédérer les acteurs de l’innovation, de connecter les talents, les idées et les ressources. A travers cette plateforme, les startups seront répertoriées et cartographiées.
« Connect.ci20.net, c’est le guichet unique des startups. Il permet de les cartographier, qu’elles soient formalisées ou non, de faciliter leur suivi et leur accompagnement en Côte d’Ivoire », a expliqué Lamine Barro, vice-président chargé des relations avec les institutions et des clusters.
Ci20 Connect s’ajoute à d’autres programmes existants comme Ci20 Business, Ci20 Tour, Ci20 Talent ou Start-up Boost Capital. Selon Alex Degny, président du Ci20, le taux d’échec des startups est estimé à 75 % avec une durée de vie moyenne inférieure à trois ans, en raison des difficultés d’accès au financement, à la structuration et au marché. « C’est pour lutter contre cette déperdition que nous proposons ce guichet unique, avec un parcours structuré en 17 étapes. Désormais, chaque start-up enregistrée sera intégrée à un cluster à la fin du parcours (huit clusters ont été identifiés) et bénéficiera d’un accompagnement personnalisé », a-t-il promis.
Côte d’Ivoire : Un forum des loteries africaines autour de l’IA et de la cybersécurité dans les paris et jeux en ligne

L’Association des Loteries d’Afrique (ALA) a organisé les 24 et 25 juin à Abidjan, un forum international sur l’utilisation responsable et encadrée de l’intelligence artificielle (IA) dans l’univers des paris et jeux en ligne.
Cette rencontre a réuni une centaine d’experts venus des 13 pays membres pour réfléchir aux enjeux liés à la cybersécurité et aux innovations technologiques dans le secteur des loteries africaines. Doumbia Fassery, directeur général de PMU) du Mali et premier vice-président de l’ALA, a souligné l’urgence de s’adapter à cette nouvelle ère numérique.
Selon lui, face à la croissance du digital dans les jeux et paris en ligne, la cybersécurité devient incontournable pour assurer la pérennité des loteries nationales. Il préconise, par conséquent, d’harmoniser les expertises, de renforcer les mécanismes de contrôle et de mettre à profit les capacités de l’IA pour détecter les fraudes et sécuriser les opérations.
L’ALA est présidée par Dramane Coulibaly, directeur général de la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (LONACI). Elle regroupe des sociétés africaines publiques, privées ou mixtes bénéficiant d’un monopole, d’une licence ou d’une concession pour l’exploitation des jeux de hasard.
Côte d’Ivoire : L’Université Nangui Abrogoua pense son avenir avec l’IA

L’Université Nangui Abrogoua a abrité, les 23 et 24 juin 2025, la 1ère édition du workshop sur l’intelligence artificielle autour du thème : « L’IA au cœur de la pédagogie et de la recherche scientifique ».
Cet atelier a réuni enseignants-chercheurs, experts du numérique, étudiants et décideurs politiques pour penser l’avenir du monde académique à l’ère de l’IA. Pr. Assi N’Guessan, président du comité d’organisation, a rappelé l’urgence de comprendre les mutations en cours à travers la transition entre l’intelligence humaine et l’intelligence artificielle.
Lors des panels sur : « IA génératives et usages quotidiens » et « Intégration de l’IA dans la pédagogie », les universitaires en sont arrivés à la conclusion que : « L’IA ne remplacera jamais la bienveillance et l’intuition humaine. À nous d’en faire un allié éclairé et non un maître silencieux. »
Ils ont, pour le reste, découvert la Stratégie nationale de l’intelligence artificielle (SNIA), les sept piliers du développement numérique, les acteurs clés du secteur, les quatre grandes dimensions de l’IA (scientifique, technique, économique et sociale et les outils de la modernisation de l’administration publique.
CAF2025 au Bénin/Jean-Claude Sigui (Pdt Club DSI Côte d’Ivoire) : « N’importe qui peut devenir un cybercriminel »

Le Cyber Africa Forum s’est tenu les 24 et 25 juin 2025 à Cotonou, au Bénin. Il a réuni experts et gouvernants du continent autour de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité.
Au cours du panel « Intelligence artificielle et résilience numérique : promesse ou vulnérabilité ? », Jean-Claude Sigui, président du Club DSI Côte d’Ivoire, a pointé l’essor des places de marché d’attaques « as a service » dopées par l’IA. Selon lui, il existe des organisations de cybercriminels « qui ont créé des plateformes qu’ils vous mettent à disposition à vous qui voulez lancer une attaque ». « N’importe qui dans cette salle peut devenir un cybercriminel. Vous voulez faire du phishing ? Vous payez. Scanner les vulnérabilités ? Vous payez. Eux, ils ne s’attaquent à rien, ils gagnent de l’argent en permettant à des gens comme vous et moi d’avoir accès à ces outils », a-t-il déploré.
Face à cette nouvelle réalité, les experts ont identifié des solutions en commençant par intégrer l’IA au cœur des stratégies nationales de cybersécurité en Afrique. Mais aussi investir dans la collecte de données, les infrastructures et la formation de data scientists, être toujours à l’affut pour, en cas d’attaque, de reconstruire l’infrastructure le plus rapidement possible.
Côte d’Ivoire : ICANN présente les nouveaux noms de domaines génériques prévus en 2026

Le directeur de l’engagement des parties prenantes et des opérations à la Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur internet (ICANN) pour l’Afrique, Yaovi Atohoun a présenté, le mardi 24 juin 2025 à Abidjan-Plateau, la prochaine série du programme des nouveaux domaines génériques internet de premier niveau prévue en 2026. Cette présentation a pour objet d’enrichir le système des noms de domaine en favorisant l’introduction de nouveaux domaines génériques de premier niveau (GTLD). Il s’agit de la partie finale d’un nom de domaine, apparaissant après le point, à l’exemple de .ci, .org ou encore .net.
Il s’agit aussi d’offrir plus de choix pour les noms de domaine, faciliter l’identification sectorielle ou géographique d’un site web, permettre aux marques d’avoir un espace en ligne dédié et stimuler l’innovation et la concurrence sur le marché des noms de domaine. Yaovi Atohoun a expliqué que les noms de domaine de premier niveau ne sont pas créés de manière continue dans l’écosystème de l’internet, mais qu’ils sont mis en place par séries successives.
La dernière série a eu lieu en 2012. Pour la nouvelle série prévue en 2026, les candidatures sont ouvertes jusqu’en novembre 2025. « Nous formulons l’espoir qu’en 2026, les opportunités seront bien plus nombreuses. À ce jour, l’écosystème compte un peu plus de 1 200 noms de domaine de premier niveau. Si de nouvelles centaines venaient à s’ajouter lors de la prochaine série, nous pourrions y voir figurer des noms portés par des entités, voire des structures issues de la Côte d’Ivoire », a-t-il dit.
Entre 10 et 20% de taux d’utilisation des cryptomonnaies (Stablecoins) en Afrique

Les pays d’Afrique francophone présentent un taux d’utilisation des stablecoins, des cryptomonnaies adossées à des monnaies, entre 10 et 20 %, a indiqué, le mardi 24 juin 2025, Ines Lowe Sall, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Ouest francophone à la fintech panafricaine Yellow Card, lors d’une session en ligne dédiée aux actifs numériques. Selon elle, ce taux reste limité alors que les actifs représentaient près de 50% des 117 milliards de dollars en cryptomonnaies recensés entre 2023 et 2024.
« Le franc CFA, qui est lié à l’euro, reste relativement stable. Contrairement au Naira nigérian, très volatil, ce qui pousse les populations anglophones à davantage utiliser les cryptomonnaies, notamment pour les transferts d’argent ou la dollarisation informelle », a-t-elle expliqué.
Yellow Card envisage, par conséquent, de contribuer au renforcement des cryptomonnaies, et particulièrement des stablecoins, en Afrique francophone. Plus de 90 % de ses opérations en Afrique francophone sont réalisées via les stablecoins, avec un volume total de transactions dépassant les 6 milliards de dollars américains à l’échelle du continent.
K. Bruno