En Côte d’Ivoire, l’armée de terre utilise plusieurs technologies pour la cartographie et la collecte de données. Le sergent N’guessan André Joseph Désiré de la division d’appui technique et technologique de l’état-major général des armées en a présenté quelques-uns dont dépendent la défense et la planification des opérations militaires, lors de la 1ère édition du Salon de l’intelligence artificielle, de la défense et de l’espace, les 20 et 21 février 2025, à Abidjan.
Des drones pour cartographier les zones difficiles d’accès
La conception de cartes, traditionnellement effectuée à l’aide de GPS et d’observations sur le terrain, se voit désormais simplifiée par l’emploi de drones. Ces aéronefs équipés de caméras permettent à l’armée de Côte d’Ivoire de survoler les zones inaccessibles, telles que les forêts denses ou les reliefs escarpés, où le déploiement de moyens logistiques classiques serait long et coûteux.
Les coordonnées géographiques ainsi recueillies sont stockées dans une base de données, ce qui facilite la mise à jour des cartes militaires.
« Avec le drone, on peut collecter des informations à jour et les stocker dans notre base de données, sans avoir à parcourir toute une zone à pied », explique le sergent N’guessan André Joseph Désiré
Le GPS pour les zones accessibles
Pour les localités plus faciles d’accès, les équipes de l’armée utilisent un GPS Garming map 65 afin de collecter des points de repère. Cette double approche (GPS au sol et drone en survol) offre une vision globale et précise du terrain. Les données ainsi récoltées complètent celles fournies par des satellites gratuits, souvent moins actualisées.
Toutefois, le sergent N’guessan précise que le drone utilisé par sa division se limite pour l’instant à la captation d’images destinées à la cartographie. D’autres unités, au sein des forces armées, disposent de drones plus puissants pour assurer la surveillance de vastes territoires et contribuer à la sécurité du pays.
Formation continue des militaires aux outils technologiques
La modernisation des méthodes de cartographie requiert une main-d’œuvre formée aux nouvelles technologies. Le sergent N’guessan souligne que les militaires suivent régulièrement des formations pour se familiariser au maniement des drones, à l’analyse de données géo-spatiales et aux logiciels de cartographique.
Toutefois, regrette-t-il, la Côte d’Ivoire fait face à des défis d’infrastructures numériques. Dans les zones reculées, l’absence de réseau ou de connectivité réseau, internet et mobile rend complexe la transmission des informations. Il suggère, par conséquent, que les autorités investissent dans la couverture télécom et la mise à disposition de plateformes d’analyse pour que la digitalisation des moyens des forces armées soit efficace.
L’intelligence artificielle dans l’armée ?
Interrogé sur l’éventuelle intégration de l’IA dans le processus de collecte et d’analyse des données, le sergent N’guessan indique que celle-ci se fait de manière progressive. Des unités au sein de l’armée pourraient, à terme, utiliser l’IA pour analyser automatiquement les images recueillies par drone, détecter des mouvements suspects ou des changements anormaux dans l’environnement.
Pour l’heure, selon lui, la priorité reste l’optimisation des moyens existants et l’acquisition de drones plus performants, capables de couvrir des surfaces plus grandes avec une meilleure résolution.
James Kadié