En Afrique, plus la connectivité se développe, plus les risques pour la jeune génération grandissent : cyber-harcèlement, contenus préjudiciables, exploitation en ligne. La GSMA et ses membres veulent adresser la question. Lors du programme ministériel, au MWC 2025, à Barcelone, ils ont identifié les défis et les axes d’intervention. Les conclusions sont consignées dans le livre blanc « Améliorer la protection de enfants en ligne en Afrique subsaharienne », qui a été rendu public ce lundi 16 juin 2025.
Protéger les enfants en ligne : 4 recommandations de la GSMA
Selon Angela Wamola, responsable Afrique subsaharienne à la GSMA, c’est en travaillant ensemble que l’on peut sécuriser l’environnement numérique pour les enfants du continent. Dans ce sens, le livre blanc de GSMA met en avant quatre recommandations :
- Approche centrée sur les enfants et les jeunes dans la mise en place des programmes et des politiques ;
- Renforcer les cadres nationaux en se conformant à la stratégie de l’Union africaine pour l’autonomisation et la sécurité des enfants en ligne ;
- Elaborer des initiatives d’alphabétisation et de sensibilisation numériques pour les enfants, les parents et les éducateurs ;
- Forger des partenariats public-privé plus solides pour élargir les ressources, les outils et les services au niveau de la région.
« Ce livre blanc contribue à faire entendre la voix, le leadership et les solutions africaines pour protéger les enfants dans l’espace numérique. À l’UNICEF, nous nous réjouissons de co-animer un groupe de travail pour la GSMA afin de mettre en œuvre les recommandations issues de ce livre blanc », a indiqué Nankali Maksud, conseillère régionale pour la protection de l’enfance à l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.
Selon elle, la sécurité des enfants et des jeunes de moins de 18 ans en ligne ne se résume pas à la protection de leurs droits. Cela implique aussi un investissement dans le capital humain.
1 enfant africain sur 10 victime de cyber-harcèlement
En plus des recommandations, ce livre blanc présente des données qui motivent la nécessité d’agir. Par exemple, au Nigéria, plus de la moitié des enfants interrogés déclarent avoir été victimes de cyber-harcèlement. Ces jeunes hésitent souvent à demander de l’aide, craignant d’être jugés ou punis. Les plateformes associées à ces actes de harcèlement sont Facebook, WhatsApp, les sites de chat et TikTok.
Le rapport 2023 « Disrupting Harm » d’INTERPOL, UNICEF Innocenti et ECPAT, après une enquête dans six pays d’Afrique subsaharienne, révèle qu’un enfant sur dix utilisant internet a été victime d’abus sexuel numérique en 2022.
Les propositions du livre blanc de la GSMA ont donc pour but de réduire ce ratio. Ces efforts vont compléter les actions déjà entreprises dont la plus pertinente est la stratégie pour la sécurité et l’autonomisation des enfants en ligne, adoptée par l’Union Africaine, en 2024. Celle-ci définit les objectifs et édicte les principes pour créer un environnement numérique plus sûr pour les enfants africains.
Il y a aussi l’initiative « For Good Connections » d’Orange, qui a pour but de protéger les jeunes et les enfants en ligne en les sensibilisant sur les dangers comme la dépendance aux écrans et le cyber-harcèlement.
Source : GSMA